Je m'appelle Chloé, je suis coordonnatrice pédagogique de formation et responsable du bureau des entreprises dans un lycée professionnel en Creuse.

Au collège, j'étais une élève très classique, des bonnes notes. Je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire, ni même quand j'étais au lycée d'ailleurs. Après mon baccalauréat économique et social, j'ai fait une licence de science du langage, information et communication, puis une année de césure en faisant un service civique, puisque je n'avais aucune idée de quel master choisir à cette époque-là. Lors de ma mission de service civique, j'ai pu accompagner des jeunes allant de 11 jusqu'à une vingtaine années à trouver leur projet professionnel, les aider à partir en apprentissage pour certains, ou retrouver la voie scolaire pour d'autres qui avaient un petit peu quitté l'éducation nationale. Et j'ai pu faire découvrir des parcours de formation professionnelle aussi.

Après le service civique, je me suis inscrite en master didactique du français, langue étrangère et seconde, parce que je savais que je voulais garder cette relation avec des apprenants, quels qu'ils soient. Et après ce master, j'ai travaillé dans l'éducation nationale pendant trois ans. C'était un poste d'assistant d'éducation, donc travailler en relation avec les CPE et les chefs d'établissement. J'ai souhaité évoluer dans la profession en restant toujours dans le milieu. J'ai appris qu'un poste de coordonnateur pédagogique se libérait en Creuse et j'ai décidé de postuler directement. C'est la suite logique de mes missions.

Allez, c'est parti, venez avec moi, on va découvrir mon métier.

Mon établissement est un lycée professionnel qui dispense des enseignements par la voie de la scolarité ou la voie de l'apprentissage, avec des groupes de métiers comme la coiffure, beauté et bien-être, ou cuisine, service, restauration.

Il y a des étudiantes qui veulent te voir concernant la création des réseaux sociaux.
OK. Je les vois après la réunion de service SGPDS ?
Parfait. Je les préviens.

Ici, on a des élèves qui suivent la voie de la scolarité classique et on a les apprentis qui sont à l'unité de formation par l'apprentissage et qui ont le statut de salarié. Je suis coordonnatrice pédagogique de formation, je m'occupe des apprentis au sein de l'unité de formation par l'apprentissage. On s'occupe des apprentis, de leur lien avec les entreprises, leur lien avec le CFA académie qui est leur employeur et leur parcours de scolarité sur leur période de regroupement ici au lycée. Et je suis responsable du bureau des entreprises sur l'entièreté du lycée.

Oui, Vanessa, j'ai reçu un rapport de madame Madelin pour hier après-midi.

Le bureau des entreprises, c'est plusieurs choses. C'est surtout valoriser le lien école-entreprise en organisant, par exemple, la formation des scolaires en milieu professionnel. C'est aussi parler de la mobilité internationale, du lien école-entreprise, des partenariats économiques, des enjeux aussi à promouvoir la carte des formations, par exemple.

On la voit lundi 6.

Il n'y a pas forcément de journée type ici au lycée, puisqu'en tant que coordonnatrice pédagogique de formation, ça dépend aussi beaucoup des apprentis. On va gérer les urgences le matin en arrivant prioritairement. Ça peut être, par exemple, gérer une situation d'emploi du temps, d'un formateur qui est absent, gérer les absences des apprentis en entreprise ou ici, puisqu'ils sont salariés et qu'ils ont des heures dues.

Madame Chronopoulos et moi-même avons décidé de vous renvoyer en entreprise.

Ça peut être l'organisation, par exemple, d'élections des délégués. Pour le bureau des entreprises, on va revoir un petit peu tous nos partenaires, essayer de faire un peu de prospects dans la journée aussi, développer des échanges, gérer nos élèves qui sont en période de formation professionnelle et mettre en place des actions comme des job dating ou des choses comme ça pour promouvoir toujours le lien école-entreprise. On participe aussi à des réunions. Tous les mardis, on a une réunion de service afin de faire le point sur les situations. Là, par exemple, aujourd'hui, on va devoir faire remonter qu'on envoie nos apprentis en entreprise à l'ordre du jour de la réunion.

Pour exercer ces métiers, je pense qu'il faut être très à l'écoute des jeunes. Il faut aussi être assez souple sur les horaires, puisque quand on a prévu une trame de journée, en général, ça ne se passe pas forcément comme on l'avait prévu. Il faut de la disponibilité pour être au service des entreprises et il faut être appliqué dans le travail, puisqu'on doit rendre des comptes au CFA académique, par exemple, et qu'on parle de contrats ou de choses comme ça. Il faut être assez attentif.

Oui, allô ?
Oui. Bonjour. Madame Zaragoza, coordonnatrice de l'UFA de Bourganeuf.

Ce que j'aime dans ce métier, c'est la variété des tâches. C'est un métier qui est intense, puisqu'on est sollicités du matin au soir et du soir au matin. C'est un métier où on ne s'ennuie jamais, puisque chaque journée est très différente. On traite avec beaucoup de personnalités différentes au niveau de nos élèves et de nos apprentis qui nous font grandir aussi, puisque c'est un peu tous les jours qu'on apprend d'eux et de nous-mêmes. Tout ça, c'est un peu la famille côté lycée pro.

Il y a beaucoup de métiers dans un lycée professionnel et je vous invite à découvrir celui de Julien.

Je suis Julien Durand, conseiller principal d'éducation.

Au collège, j'étais un élève un peu paresseux. Je m'intéressais à plein de choses, mais pas forcément aux cours, et je souhaitais être professeur d'anglais. Au lycée, j'ai fait une filière L, littéraire, avec une option anglais renforcée, ce qui m'a amené logiquement, entre guillemets, à intégrer une fac d'anglais à Limoges où j'ai passé ma licence. J'ai obtenu ma licence, j'ai commencé un master en métier de l'éducation pour devenir professeur d'anglais. Et à ce moment-là, j'ai postulé pour un job d'AED, d'assistant d'éducation dans un lycée à Limoges. J'ai découvert ce métier et ça m'a passionné.

Au départ, assistant d'éducation, c'était vraiment un travail pour financer mes études, pour financer mon master. Et je me suis rendu compte vraiment que c'était un travail qui me plaisait beaucoup. Et je me suis retrouvé à faire six années d'assistant d'éducation pour, au final, préparer le concours de conseiller principal d'éducation.

Allez, venez avec moi, je vais vous montrer ce que c'est qu'une journée de CPE.

Le conseiller principal d'éducation, il fait partie de l'équipe de direction élargie. L'équipe de direction, c'est le ou la chef d'établissement, son adjoint ou son adjointe et l'intendant gestionnaire. Et on est vraiment un palier entre les élèves et la direction. Les conseillers principaux d'éducation, ils ont également à charge une équipe, l'équipe des assistants d'éducation. Tous ensemble, on forme une équipe de 14 personnels, les assistants d'éducation et les CPE.

En tant que CPE dans cet établissement, mes trois missions principales sont le bien-être des élèves, l'orientation des élèves et la sécurité des élèves. J'ai l'impression que les élèves nous voient un peu comme le bureau vers lequel se tourner quand ils ont un problème. De quelque nature que ce soit, ils viennent nous voir. Ça peut aller d'une demande de code Pronote, ils ont perdu leurs identifiants, du coup, ils viennent me demander que je les renouvelle et ça, il n'y a aucun problème, ça se fait en 5 minutes, à une déclaration de problématiques familiales compliquées, mais ça peut être également pour dire "J'ai réussi mon devoir, c'est super, je suis content."

Je vous vois après.
OK, il n'y a pas de souci. Pour grave ou genre cool ?
On verra.
Non, il faut…
C'est pour qu'on discute un petit peu de votre scolarité.
OK, il n'y a pas de souci alors. On se voit tout à l'heure.
À tout à l'heure.

Ma journée type, c'est le matin, arriver aux alentours de 7 h 30 - 8 h pour l'accueil des élèves, et ensuite un temps administratif où on ouvre notre logiciel de référence. Il nous sert à gérer les absences, à communiquer avec les parents, à échanger avec les professeurs également. C'est vraiment un logiciel avec lequel on peut contrôler vraiment tous les aspects de la scolarité d'un élève. Et également, on consulte nos mails, on y répond. Après ce temps administratif, je ne sais pas ce qui se passe. C'est-à-dire que chaque jour, j'ai un emploi du temps prévu, j'ai un agenda dans lequel je note les choses et la journée ne se déroule jamais comme prévu. On gère l'urgence, il peut y avoir un début de harcèlement. C'est des choses qu'on prend très à cœur et on se penche très rapidement sur la situation. Entre-temps, il peut y avoir des exclusions de cours, des problèmes avec des enseignants. C'est urgence de 8 h jusqu'à 18 h. Il faut hiérarchiser ces problèmes et prendre le plus important en premier, évidemment.

La particularité de mon établissement, c'est qu'il possède un internat assez conséquent. Un des rôles importants pour moi, c'est d'être présent à l'internat. Les élèves sont pris en charge le soir par les assistants d'éducation, évidemment, mais passer un petit peu pour voir qu'ils travaillent bien, que la chambre est rangée, c'est aussi important.

Les gars, ça, je ne peux pas le voir. Les agents de ménage, ils sont censés pouvoir passer la serpillère et avec les caleçons en salle par terre, ce n'est pas possible. Avant de partir le matin, il faut penser à bien ranger la chambre.

La relation avec les élèves, elle est délicate, elle est importante, elle est intéressante. On est là pour les aider, pour les assister dans leurs études, dans leur scolarité, mais on n'est pas leurs copains. Les interlocuteurs privilégiés, c'est d'abord mes collègues avec qui j'échange très régulièrement, mais également les assistants d'éducation avec qui on est en lien constant. En deuxième lieu, il y a également la direction qui, forcément, nous donne des consignes à appliquer, mais avec qui on échange beaucoup.

Pour être CPE, il faut d'abord, avant tout, apprécier le contact avec les adolescents. Il faut être patient, il faut être compréhensif et il faut savoir prendre du recul sur les choses, prendre du recul sur les situations, réfléchir et prendre les décisions après réflexion. Le métier de conseiller principal d'éducation, ce n'est pas que de la répression, ce n'est pas que de la punition. Et c'est ça qui donne du sens à mon métier. Ce que j'aime le plus dans mon métier, c'est gérer l'urgence. C'est le fait que chaque jour ne se ressemble pas et que je ne sais pas ce qui va arriver le lendemain. C'est compliqué. Ça peut être parfois très fatigant, ça l'est très souvent, mais je trouve ça très agréable et ça permet de ne pas se lasser du métier.

Voilà, vous avez eu un petit aperçu de ce que c'était une journée de CPE. Il me reste encore l'internat jusqu'à 22 h et je vous invite maintenant à découvrir le métier de Florence.

Je m'appelle Florence Bounaud, je suis professeure de coiffure et formatrice.

J'étais une élève pas très scolaire, je n'aimais pas beaucoup l'école. Mon parcours au collège a été quand même très long et très difficile pour moi. À la sortie de troisième, j'ai demandé à intégrer la filière coiffure, je n'ai pas été retenue. Pendant tout l'été, j'avais décidé de redoubler ma troisième, parce que je ne voulais pas aller dans une autre filière que celle-ci. Et sept jours avant la rentrée scolaire, le lycée où j'enseigne aujourd'hui m'a appelée en me disant que je n'étais plus sur liste d'attente et que je pouvais intégrer le lycée à la rentrée. Ma formation était en scolaire, j'ai fait deux années, j'ai obtenu mon CAP coiffure.

Après le CAP, j'ai commencé par faire des remplacements pour des personnes qui étaient en arrêt maladie ou en congé maternité. Le marché du travail étant un peu tendu à cette époque, j'ai voulu m'installer. J'ai ouvert mon salon de coiffure en démarchant les banques. Je suis allée un petit peu au culot, on va dire ça comme ça, parce que quand on a envie, on peut le faire. Je ne suis pas rentrée dans les clous, parce qu'il faut avoir un brevet professionnel pour pouvoir s'installer. J'ai embauché une amie à moi qui l'avait, et j'ai pu m'installer et passer ce brevet en alternance pour pouvoir gérer mon entreprise toute seule. J'avais un premier salon. Au bout de trois ans, j'ai décidé d'ouvrir un second salon où j'ai employé du personnel, des stagiaires qui venaient de lycées professionnels. Et le fait de m'occuper d'elles a été une révélation pour moi. J'avais très envie d'être enseignante de coiffure pour pouvoir réaliser mon travail autrement et partager le métier que j'aime.
J'ai vendu mes salons pour pouvoir être enseignante à temps plein.

Allez, on va passer la journée ensemble. Je vais vous montrer ce que c'est que mon métier de prof de coiffure.

J'enseigne en tant que professeure sur des CAP et des bacs pros. Professeur de coiffure ou professeur tout court en lycée professionnel, c'est s'occuper d'élèves qui sont en scolaire et qui ont des périodes de stage pendant les deux années de leur formation. Et je suis formatrice en CAP et brevet professionnel en voie d'apprentissage. Être formateur, c'est un travail qui s'effectue au niveau du CFA, c'est-à-dire un centre de formation pour les apprentis. Ce sont des élèves qui sont la plupart du temps en entreprise, et en gros, une semaine par mois, ils viennent en centre de formation pour pouvoir travailler les cours théoriques et d'enseignement général. Deux casquettes différentes. Je suis professeure et formatrice. Il y a les deux possibilités dans l'établissement.

Après, ce sera à vous d'organiser votre chef-d'œuvre. Quand vous allez expliquer votre chef-d'œuvre à l'oral, par exemple, devant le jury.

Professeure de coiffure dans un lycée professionnel, c'est partager, échanger avec des jeunes qui veulent apprendre le métier de coiffure, les accompagner à la réussite de leur examen, leur donner confiance en eux, les stimuler, leur montrer que plein de choses sont possibles dans la vie si on a envie, leur montrer qu'aussi on peut faire autre chose que coiffeuse, puisque dans la filière coiffure, il y a plein de métiers qui existent, et aussi raconter son parcours, puisqu'on sait ce qu'ils peuvent vivre en entreprise pendant leur stage ou pendant leur apprentissage. On sait de quoi on parle. Quand nos élèves nous posent des questions, on sait répondre.

Vous voyez, sur la tête implantée, je veux ça. Donc, on voit qu'il y a égale distance à chaque séparation.

La journée d'un prof de coiffure, c'est réaliser des travaux pratiques avec des élèves, réaliser un cours de théorie sur le matériel, sur une technique particulière. Et aussi, on va travailler tout ce qui est biologie, c'est-à-dire la peau au niveau du cuir chevelu et du cheveu. On peut avoir huit heures de cours consécutives avec des classes différentes. On peut avoir une heure où nous n'avons pas cours, où là, on va préparer des cours ou gérer tout ce qui est administratif, mails, documents pour les stages.

Le professeur en lycée professionnel est amené aussi à aller en entreprise quand les élèves sont en stage pour leur rendre visite, voir si le stage se passe bien, s'il y a des recommandations, si le travail, les tâches demandées ont été effectués. Et c'est important qu'il y ait une collaboration et que des deux côtés, on puisse s'entendre sur la formation des jeunes d'aujourd'hui.

On est sur un TP de quatre heures, travaux pratiques avec des élèves qui s'entraînent dans le salon de coiffure. Totale immersion pour leur prochain stage et leur avenir professionnel. On réalise exactement les mêmes techniques qu'en salon. On apprend et on fait sur les camarades.

Lola, la température, on la vérifie sur son poignet, pas sur la tête de la cliente.

Ce qui me plaît dans mon quotidien en tant que professeure, c'est les jeunes. J'aime beaucoup partager avec eux. Et je reviens sur le fait que je veux vraiment qu'ils comprennent qu'on peut réussir à plein de choses dans la vie. C'est vraiment mon but premier. C'est qu'on peut ne pas être scolaire et arriver à de beaux métiers manuels, être passionné et réussir plein de belles choses.