Je m'appelle Stéphanie Barthe. Je suis cheffe de l'Unité technique Connaissance dans un établissement public en charge de la protection de l'environnement, en Guyane. Le secteur de l'environnement en Guyane, on a des établissements publics, comme c'est mon cas. On a également des associations, on a des bureaux d'études qui travaillent aussi en environnement. On a de la recherche scientifique avec vraiment des chercheurs. On a des politiques publiques également sur le secteur de l'environnement. Beaucoup de gens qui travaillent dans ce secteur et qui ne font pas tout à fait le même métier. Chacun apporte sa pierre à l'édifice. Moi, j'étais une élève très studieuse, mais qui n'aimait pas se faire remarquer. J'ai fait ma troisième ici en Guyane. Après, je suis allée en hexagone, j'ai passé un bac scientifique. Après ce bac, j'ai fait une licence de biologie. Ensuite, j'ai fait mon master à Montpellier. C'est le master BEE, master biodiversité, écologie, évolution. Et ensuite, je suis revenue en Guyane finir mon parcours avec une thèse, donc avec un doctorat. Ensuite, après ces trois ans de thèse, j'ai cherché du travail et j'ai trouvé un poste dans une association de protection de la nature en tant que gestionnaire d'espaces naturels. J'ai travaillé trois ans sur cette association. Ensuite, j'ai travaillé dans un bureau d'études en environnement et après, j'ai vu un poste se libérer à l'OFB, dans l'établissement public où je suis actuellement. Ce poste de chef de l'unité technique connaissance sur lequel j'ai postulé en me disant : "Mais il est fait pour moi, ce poste" et que j'ai eu à la fin.
Maintenant, venez avec moi, je vous emmène sur une piste et je vais vous montrer ce que c'est, mon métier ! Salut Margot, tu vas bien ?
Ça va et toi ?
En Guyane, mon organisme public, l'Office français de la biodiversité, est segmenté et réparti en plusieurs services, dont le service auquel j'appartiens, le service connaissance. Les missions de connaissance, ce qu'on fait dans mon unité, on effectue des études qui nous permettent d'acquérir de la connaissance dans le but de pouvoir à la fin mieux protéger l'environnement, la biodiversité. Mon métier, c'est tout d'abord monter des projets scientifiques, des études, des protocoles sur plein de sujets différents finalement. Orpaillage, jaguars, grande faune, sur les tortues marines. Aller chercher de l'argent pour ces projets.

Ok, donc ça, c'est plutôt de l'administratif. Après, sur ton projet, sur tes…
Là, je suis sur un nouveau projet, projet de nouvelles, rédaction de nouvelles et illustrations avec des écoles de Kourou.
Recruter des gens pour travailler sur ces projets. Manager, encadrer ces personnes, monter avec elles des protocoles, suivre ce qu'elles font, les aider à analyser, discuter pour l'analyse des résultats. Qu'est-ce qu'on fait, etc. ?
Du coup, Mathilde.
Gestion budgétaire de mon service. Partenariats avec des organismes de recherche qui répondent aussi aux thématiques et aux questions qu'on peut se poser, nous, en termes de gestion de la grande faune, etc. Il n'y a pas de journée type, mais j'ai deux types de journée. Une journée qui va être plutôt administrative, réunions, management d'équipe. La deuxième journée type, ça va être du terrain. Et là, régulièrement, et j'essaie vraiment de m'y tenir parce que ce n'est pas toujours facile, je vais aller avec l'équipe pour vraiment voir ce qu'est leur réalité. Maintenant que je suis un peu plus dans le bureau, c'est quand même important que je ne perde pas ce lien avec le terrain. La protection de l'environnement ou même l'environnement en règle générale, il faut être passionné. Il faut être passionné parce que c'est un travail de terrain dans des conditions vraiment difficiles, surtout en Guyane. On a des saisons, notamment la saison des pluies qui est très compliquée et quand il y a plein de moustiques et qu'il pleut et qu'il faut marcher huit heures en forêt. En fait, il fait froid, en Guyane, à la fin de la journée. Sur la plage, c'est pareil. C'est un paysage qui est très joli. Sauf que quand il faut faire le suivi et compter les tortues, même quand il y a du soleil et qu'il faut faire 14 kilomètres de plage à arpenter à pied, ce n'est pas facile.
On accélère un tout petit peu le pas parce que du coup on a du monde là-bas, qui regarde au sol.
Donc souvent on se doute que… Ils ont les téléphones, donc souvent ils filment ou ils prennent en photo les tortues.
Il faut aimer cette partie terrain, sinon c'est très compliqué. Il y a aussi l'autre penchant, ne vouloir faire que du terrain, ça n'est pas possible. Dans nos métiers, quand on fait une étude, on a la partie protocole, terrain et après, il faut analyser les résultats, il faut rédiger un rapport, donc il faut les deux. Pour travailler dans l'environnement, on ne peut pas aimer le terrain et ne vouloir faire que ça. Malheureusement, non, ce n'est pas possible et vice versa. Vouloir être derrière un ordinateur toute la journée, ce n'est pas possible non plus. On a passé une bonne journée.
Il est tard, vous avez eu un bon aperçu de mon métier, donc maintenant je vais vous laisser avec Olivia.
Je m'appelle Olivia Elfort. Je suis spécialiste environnement au Centre national d'études spatiales, en Guyane. Pour moi, la protection de l'environnement, c'est le fait de se donner une chance de vivre dans un environnement bien plus sain, donc dans une nature bien plus saine. Moi, au collège, j'étais à peine au-dessus de la moyenne. Après le collège, j'étais dans un lycée général où j'ai fait un bac économique et social. Après le bac, je suis partie à Lyon, donc j'ai quitté la Guyane et j'ai fait deux ans en carrière juridique à l'IUT de Lyon, Institut universitaire technologique. Puis j'ai poursuivi avec une licence de droit anglo-saxon et j'ai terminé par un master 1, droit des entreprises et enfin, un master 2, droit processuel et voies d'exécution. J'ai commencé à travailler dans une étude notariale où j'ai fait six mois, puis j'ai fait un petit peu d'intérim et finalement je me suis retrouvée au chômage et j'ai choisi de rentrer en vacances en Guyane, pour commencer. Et arrivée en Guyane, j'ai eu l'opportunité d'intégrer le Centre national d'études spatiales. C'est comme ça que j'y suis maintenant depuis une bonne dizaine d'années.
Allez, venez avec moi, on va passer la journée ensemble, vous allez découvrir mon métier !
Je travaille au Centre national d'études spatiales et ce centre a quatre établissements basés sur différents lieux géographiques, dont celui de Kourou, qu'on appelle le Centre spatial guyanais. Au CSG, nous sommes sur une base de lancement où on prépare des satellites et où on les lance à partir de ce site afin de les mettre en orbite dans l'espace. L'activité sur le centre spatial a un impact sur l'environnement et mon métier, qui finalement est (dans) ce paysage industriel, est de réduire l'impact de notre activité industrielle sur l'environnement qui l'entoure. On a pour objectif de diminuer notre consommation d'électricité, de réduire aussi les émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements du personnel, que ce soit dans leurs déplacements quotidiens, pour les activités professionnelles, comme pour les déplacements qu'ils font pour venir travailler. Mais il y a aussi un objectif de réduire notre consommation d'eau et, bien sûr, de protéger la biodiversité, c'est-à-dire les animaux et les végétaux. Au quotidien, je me charge de mettre en place des indicateurs, de les suivre. C'est-à-dire que je vais me rapprocher de mes collègues afin qu'ils puissent me communiquer des données plus précises sur les consommations, par exemple, électriques, ou des indicateurs liés au nombre de personnes qui viennent à vélo. C'est un exemple. Comme on peut aussi déterminer le nombre d'anomalies que nous avons qui peuvent être des pistes, ou alors la quantité de fuite frigorigène que nous émettons dans l'atmosphère. Et ça nous permet de savoir finalement si nos actions sont suffisantes pour protéger l'environnement. Si ce n'est pas le cas, on crée de nouvelles actions jusqu'à ce qu'on puisse atteindre l'objectif environnemental que l'on s'est fixé. C'est un métier qui ne se fait pas tout seul. On a besoin de chacun pour agir. Et je suis d'ailleurs l'animatrice d'un réseau de correspondants environnement où il y a une vingtaine de collègues qui représentent, pour chacun, leur service. L'activité de bureau est très importante dans mon métier puisque pour pouvoir coordonner et planifier toutes les réunions, tous les liens que je peux avoir avec mes collègues, il est nécessaire quand même de beaucoup travailler en bureau. Mais j'utilise bien sûr un ordinateur portable et mon téléphone portable, ce qui fait que je peux travailler n'importe où. D'autant que nous avons choisi de mettre en place le télétravail, qui est tout récent chez nous. Bonsoir.
Bonsoir.
Sur la base spatiale, nous avons plusieurs sentiers que nous avons décidé d'ouvrir au public et c'est pour cette raison qu'il m'arrive de faire des prospections et déterminer à quel endroit il est possible de mettre des panneaux ou des modules pédagogiques au profit du public.
Nous nous sommes arrêtés ici car il y a un arbre remarquable, à mon sens. D'ailleurs on a la chance de voir un saïmiri tout en haut, donc je vois qu'il abrite la vie, il y a quand même de la faune. Donc il devient assez intéressant puisque je pense qu'on peut le valoriser auprès du public.
Pour exercer mon métier, je pense qu'il faut avoir un esprit de synthèse, avoir un esprit d'équipe, aimer communiquer avec les autres, savoir planifier en permanence et être rigoureux car on peut mener des actions et ne jamais les terminer. Donc il est très important d'aller jusqu'au bout des choses.

Vous avez pu voir un aperçu de mon métier et maintenant, vous allez découvrir celui de Jocelyn.

Je suis Jocelyn Cazal. Je suis technicien préparateur en production et expérimentation végétale dans un organisme public de recherche en agriculture, alimentation et environnement, en Guyane.
Moi, en troisième, j'avais de bonnes notes et après, j'ai passé mon temps à discuter, à bavarder, à faire de petites bêtises avec les amis, les camarades. J'ai fait un bac STI électronique, que j'ai raté de peu. Donc suite à ça, j'ai quand même voulu insister dans l'électronique. Je suis parti en formation en métropole, à Angers. Je suis revenu en Guyane trouver du boulot dans l'électronique, je n'en trouvais pas. Donc j'ai fait de petits boulots à côté. Ensuite, j'ai vu une annonce à Pôle emploi qui parlait de ce poste à pourvoir dans la société dans laquelle je suis en ce moment. J'ai répondu, j'ai passé l'entretien, j'ai été retenu. Le contrat disait que j'avais deux ans pour valider un CAP agricole, option horticole, dans un lycée où j'étais en alternance. Et à la fin de ces deux ans, si jamais je validais mon CAP agricole, j'étais embauché à l'INRAE. Donc du coup, ça m'a motivé de savoir qu'il y avait le CDD à la clé. En plus, ça reste un métier où on touche à la terre, on est dans la forêt. Moi, tout petit, c'est ce que je faisais avec mes parents, c'est ce que j'aimais. Et au lieu de le faire en deux ans, je l'ai validé en un an et au bout de la première année, j'ai été titularisé en tant qu'adjoint technique, préparateur en production végétale.

Allez, venez avec moi, je vous montre mon métier !

Cette année, j'ai été promu. D'adjoint technique, je suis passé à technicien. Donc du coup, j'ai un peu plus de responsabilités. Ici, sur ce campus, on est une unité mixte de recherche qui regroupe six organismes de recherche. Et dans cet institut, on fait des études sur la forêt tropicale ici, en Guyane, afin de pouvoir comprendre comment elle se développe, comment elle réagit par rapport par exemple aux changements climatiques qui arrivent. Et du coup, on fait de petites expérimentations en serre ou en milieu naturel afin d'essayer d'anticiper ses futures évolutions. En fait, ici, sur ce site, on a plusieurs chercheurs. Chaque chercheur travaille sur une thématique, et du coup, chaque chercheur a à disposition plusieurs techniciens. Moi, le mien, celui qui est mon supérieur direct, travaille en éco physiologie, c'est-à-dire travailler sur tout ce qui est racines, feuilles, branches, troncs. On fait aussi la respiration. Là, maintenant, les chercheurs arrivent, chercheurs ou thésards ou stagiaires de passage, ils arrivent, ils me disent : "Voilà, Jocelyn, j'aimerais mettre en place telle expérimentation. Qu'est-ce que tu me proposes ?" En fonction du stade des plantes qu'ils veulent cultiver, je leur propose des quantités de pots. Le support, est-ce que ça va être dans du sable, du compost, de la terre ? Le système d'arrosage, est-ce que ça doit être à aspersion ? Est-ce que ça doit être manuel ? Est-ce que ça va être du goutte à goutte ? Et du coup, là, maintenant que je suis technicien, dans 95 % des cas, mon avis est suivi parce qu'avec l'expérience, ce sont des choses que j'ai faites depuis un petit moment. Je suis parti pendant neuf mois faire une formation où je suis revenu avec un CS, un certificat de spécialisation en élagage. Ça me permet de faire plusieurs travaux. En gros, tout ce qui peut se faire en hauteur. Si par exemple, j'ai quelqu'un qui bosse sur des épiphytes, des broméliacées, des orchidées, les choses qui sont en hauteur, il envoie, du coup il fait appel à moi, je monte, je les récupère. Ça peut être aussi des mesures en continu à faire. Donc je monte avec des appareils de mesure que je place sur des feuilles, sur le tronc. En fait, du fait de ma fonction de grimpeur et responsable des serres, je suis amené à travailler avec beaucoup de monde. Mon planning, mes journées dépendent de la personne avec qui je travaille. Mais dans tous les cas, j'arrive au boulot à 7 h. Le premier truc que je fais, en arrivant, je fais l'arrosage pour entretenir tous les plants. Ensuite, soit c'est une journée où je dois faire du terrain. Donc après l'arrosage, on part en forêt et on revient le soir en fin d'aprèm, 16 h. Ou sinon, si je n'ai pas de terrain, je travaille sur site. Sur site, je m'occupe des serres, c'est-à-dire tout ce qui peut être débroussailleuses, entretien tout autour, faire des pots, préparer des pots, des mélanges de terre-sable en prévision de la prochaine manip qui va arriver. L'expérimentation qu'on va faire en 2023, on a besoin de 200 plantules. 100 de cette espèce, qu'on a pu déjà trouver en forêt, je les ai trouvées il y a deux, trois mois. Donc voilà, les plantules sont là. Et en attendant, je prépare l'emplacement pour les accueillir. Voilà, j'ai une centaine de sacs à faire et je crois que j'en ai fait 73. Après, il y a des périodes où ça m'arrive de faire pas mal de labo. Quand on part en forêt récupérer les échantillons, quand on revient, au bureau, il faut traiter les échantillons, c'est-à-dire sélectionner les bonnes feuilles, mettre l'identification, mettre sous presse, aller mettre à l'étuve pour sécher, pour que ce soit propre, nickel. Je fais aussi du bureau quand il faut renouveler le stock, mais oui, ça représente 5, maximum 10 % de mon temps de travail. Tout me plaît dans mon métier. Quand je monte dans un arbre, quand j'élève mes plantes dans la serre, j'ai les mêmes sensations que quand j'étais petit, j'allais avec mes parents. Je ne peux pas trouver mieux comme métier et le mieux, c'est que je suis payé pour. Donc voilà.