Je m'appelle Margot Pollet, je suis infirmière dans un organisme de soins à domicile dans les Hauts-de-France.
Au collège, je pense que j'étais, si je me souviens bien, j'étais une élève un peu studieuse, mais un peu bavarde quand même. Je prenais à cœur quand même les cours, j'aimais bien, je suis studieuse, je pense. Grâce à mon stage de troisième, j'ai pu voir en Ehpad le métier des soignants, aide-soignant, infirmière, et je me suis dit, ça peut être sympa d'être infirmière, au moins on est vraiment en contact avec les gens tout le temps et on les soigne, donc on leur apporte quelque chose, et je trouvais ça sympa.
Après le collège, je suis partie en général, j'ai fait un bac général. Et après, je ne suis pas finalement partie tout de suite en infirmière, parce qu'en fait, je ne savais plus trop vraiment si je voulais vraiment faire ça. Et du coup, j'ai fait deux ans de psychologie et je n'ai pas du tout apprécié l'ambiance fac. Du coup, après, je suis partie en école d'infirmière. Institut de formation en soins infirmiers. Je me suis tout de suite dit que c'était pour moi le métier d'infirmière quand j'ai fait mes études. Dès le premier stage, je me suis dit, ah oui, j'ai trouvé ma voie, c'est vraiment ce que je veux faire, vraiment le relationnel avec les patients, la communication. Enfin ouais, j'ai vraiment tout de suite trouvé ma voie, je pense. Ça te forme les stages, tu vois, vraiment le métier en lui-même et les services que tu fais qui vont te dire « ah bah peut-être que celui-là j'aime bien, celui-là j'aime pas forcément » et prouver un peu ta voie d'infirmière ou dans quel service tu veux être. Ce que j'ai préféré du coup c'est l'hospitalisation à domicile.
Du coup après mon diplôme, j'ai fait deux ans de CDD dans l'organisme où je suis actuellement et maintenant je suis en CDI en tant qu'infirmière.

C'est tout pour mon parcours, il est 6h30 et maintenant on va me suivre sur ma tournée.

L'organisme dans lequel je travaille gère les patients qui ont besoin de soins hospitaliers à domicile. Et nous, on va faire les soins hospitaliers à domicile.

Hello !

Dans la structure, on a des médecins, on a des infirmières-coordinatrices qui, elles, vont gérer le dossier du patient informatisé. Il y aura aussi des préparatrices en pharmacie qui, elles, vont préparer les traitements du patient qui sont nécessaires à son entrée en hospitalisation à domicile. Il y a aussi les logisticiens qui vont préparer le matériel nécessaire chez le patient. Et on a aussi un kiné, une ergo et un APA, un pôle de rééducation. Une journée type, c'est on commence tôt.
Dès qu'on arrive le matin, à 6h30, on regarde notre téléphone avec le dossier patient dedans. Je suis en train de prendre mes transmissions pour ma tournée du matin avec les patients que j'ai aujourd'hui sur ma tournée, pour voir ce qu'il faut faire chez eux et s'ils vont bien ou si ça n'a pas été hier ou dans la semaine. C'est vraiment notre fil conducteur de notre tournée et de notre journée.
Ensuite, après ça, une fois que c'est fait, on va récupérer le traitement du patient qui a été préparé par les préparatrices en pharmacie, avec mon aide-soignante. Et ensuite, après, on va aller en logistique chercher le matériel nécessaire à faire les traitements, les pansements ou les soins du patient.
Et ensuite, après, on prend notre voiture et on commence chez notre premier patient. et où là on fait nos soins et du coup on continue ainsi de suite, on passe de patient en patient. On a des tournées binômes, on a des tournées solos. Les binômes, c'est du coup, on est toujours avec une aide-soignante et ce qui permet d'avoir des patients qui sont un peu plus lourds sur la prise en charge, c'est-à-dire qu'on devra tourner le patient et on devra le tenir pour le déplacer, pour lui faire les soins de confort. Donc là, ça sera vraiment en binôme.

Ça va ? C'est bientôt fini.

En solo, on va vraiment faire des soins où il n'y a que l'infirmière qui est nécessaire, comme des prises de sang, des chimiothérapies, des pansements, faire des perfusions, administrer des traitements par voie intraveineuse. Je suis contente que vous ayez moins de douleur avec l'augmentation. Même si c'est des soins de nursing, c'est très léger et donc nous on peut le faire.
Une fois que notre tournée est terminée, vers 13h30, on arrive dans notre structure. De 13h30 à 14h30, on a des transmissions. On fait le point avec toutes les équipes, en pluridisciplinarité, pour savoir comment s'est passé notre tournée, si le patient va bien ou pas. On peut voir l'évolution du patient, son état clinique. C'est important, les transmissions.

Après, il n'y a pas énormément de sécrétions.

Et ensuite, après, notre journée se termine.

La charge émotionnelle dans le métier d'infirmière, je pense que c'est vraiment une grosse partie de notre métier parce que du coup, on soigne de l'humain et que des fois, oui, il y a des situations qui peuvent être très compliquées à vivre. C'est important de savoir aussi qu'il faut quand même être assez fort émotionnellement et il faut savoir gérer la situation et les émotions peuvent aussi des fois déborder.

Je vais piquer là. Ça va piquer, madame.

Pour être une bonne infirmière, il faut être concentrée et organisée quand même dans ses soins, parce qu'on a beaucoup de soins à faire et plein de perfusions, etc., des pansements, donc être organisée, avoir un bon relationnel, être empathique, c'est important.

Votre fille, elle vient avec vous, du coup, pour... Oui ? Bon, c'est bien.

Ce qui me plaît dans mon métier, c'est vraiment le contact avec le patient, la relation qu'on a avec le patient. Je pense que c'est le maître mot de notre métier. Vraiment le fait qu'on soigne quelqu'un, qu'on est en relation avec lui, qu'on le découvre. C'est vraiment ça qui me plaît dans le métier, de le prendre en soin, de lui apporter quelque chose. C'est vraiment important pour moi.

Voilà, vous avez vu une bonne partie de mon métier. Je vous laisse découvrir le métier de Anne-Sophie.

Je suis Anne-Sophie Delvoye et je suis aide-soignante.

Au collège, j'étais le genre d'élève pas très assidue, qui cherchait toujours à s'évader. Je n'étais pas une bonne élève. Après la troisième, j'ai choisi la voie professionnelle. Je ne savais pas encore ce que je voulais faire, donc j'ai pris un peu par dépit, on va dire. Et puis, comme je suis quelqu'un qui aime beaucoup parler, je me suis dit la vente relationnelle. Voilà, donc je me suis orientée sur un BEP Vente. J'ai fait mes deux ans et quelques petits contrats dans la vente. Je me suis vite ennuyée et du coup, j'avais pas cette envie d'aller travailler en fait. Je me sentais pas à ma place.
Donc j'ai fait des formations avec la mission locale et on avait eu un aide-soignant qui était venu présenter son métier. Et en fait, à la fin de cette formation, on avait le droit de faire un stage et j'avais fait mon stage en EHPAD. D'où ça m'a permis de connaître le métier d'aide-soignant. Ce qui m'intéressait, c'est ce côté relationnel humain où je me suis un petit peu retrouvée moi dans mes valeurs de tous les jours. Donc j'ai fait la formation qui se déroule en 10 mois. Cette formation nous donne accès au diplôme d'aide-soignante d'État. Ça m'a donné l'accès direct à un CDI. J'ai fait du coup 5 ans de réanimation cardiaque en tant qu'aide-soignante. Et à la suite de ça, j'ai continué et j'ai fait 4 ans et demi d'intérim. Donc j'ai pu voir plusieurs services, c'était super. Le fait de devoir se réajuster à chaque équipe, à chaque service, à chaque organisation aussi. J'ai consolidé mes bases et c'est de là où j'ai rencontré l'organisme où je travaille actuellement.

Allez, venez avec moi, je vais vous montrer ce que c'est le métier d'aide-soignante. On y va !

L'aide-soignante, c'est quelqu'un qui va accompagner les personnes dans la vie de tous les jours, dans les soins d'hygiène et de confort.

Pour moi, les journées type en hospitalisation à domicile, c'est qu'on arrive le matin, on prend les transmissions autour d'une table avec nos collègues. Après les transmissions, on prend le matériel qu'on a à prendre pour partir en tournée. Donc ça peut être du matériel médical, des médicaments et ou des clés aussi parce que des fois on a besoin de clés pour pouvoir aller chez les patients. Et ensuite on part en tournée.

Alors nous on est organisé en binôme constitué d'une aide-soignante et d'une infirmière. C'est vrai que l'hospitalisation à domicile, c'est quand même particulier parce qu'il y a beaucoup de routes. Donc forcément, il ne faut surtout pas avoir de problèmes aussi avec le fait de conduire tout le temps. Généralement, on tourne entre 7 et 9 patients lors de la tournée. Quand j'arrive chez un patient, déjà j'aurais pris mes transmissions en amont, donc je sais ce qu'il va falloir que je fasse. Pour nous, les aides-soignantes, au niveau des tâches qu'on a à faire, c'est le nursing, puisque c'est vrai que les tournées binômes, c'est là où il y a des soins de nursing hyper lourds. Le nursing, c'est les toilettes. les soins de bouche, les changes, et ça peut être aussi aider la collègue infirmière. Si je sais qu'elle a un pansement à faire, je vais pouvoir aller déballer en attendant qu'elle prépare ses traitements et aller nettoyer la plaie. Ça va lui permettre d'avancer. Chacun sait ce qu'il doit faire, donc on a des gestes très précis et on va toujours essayer d'aller avancer au maximum l'autre collègue. C'est un vrai travail d'équipe. Et puis on est quand même sous la responsabilité de l'infirmière. Donc c'est elle qui est responsable.

C'est vrai que le métier d'aide soignante, c'est quand même très particulier. Il faut savoir aussi avoir un savoir de recul par rapport aux situations qu'on peut rencontrer. Ça peut être difficile pour la personne et difficile aussi pour nous. Et il faut savoir aussi ne pas porter de jugement et toujours apporter son aide et faire malgré la situation qu'on a en face de nous.

Ce qui me plaît le plus, c'est ce côté relationnel et aussi ce côté utile d'aller apporter mon aide. Aujourd'hui, j'ai vraiment cette impression de m'être trouvée. Je ne pourrais pas faire autre chose que... en tout cas un travail dans le médical, que ça soit être soignante ou évoluer plus tard par la suite. Et l'évolution, c'est infirmière. Il n'y a pas forcément d'âge pour reprendre les études et je pense que j'irai jusqu'au bout de ce projet en tout cas.

Bon ben voilà, vous avez vu une bonne partie de mon métier, maintenant je vous laisse avec Sophie.

Je m'appelle Sophie Leconte et je suis ergothérapeute.

Mon année de troisième, c'était une année charnière pour moi parce que j'ai eu un gros accident de la route qui a pris de la place pendant mon année. Et pendant ce temps-là, j'ai eu un temps où j'étais en centre de rééducation où, notamment, j'ai rencontré une ergothérapeute. Et ça a mis une petite graine dans ma tête qui, quand j'ai dû repenser à mon orientation en terminale, s'est révélée comme une évidence.
Après la troisième, j'ai fait un bac scientifique avec spécialité SVT. Après le bac, j'avais, comme je disais, cette petite graine qui était dans la tête, et c'est ressorti, et en fait, c'était évident. Et donc, j'ai décidé de faire des études d'ergothérapeute. Les études d'ergothérapeute se font en trois ans. Je me suis dit que j'étais sûre de ce que je faisais très rapidement, particulièrement pendant les stages. Donc, moi, j'ai fait cinq stages différents sur mes trois ans. J'ai fait des stages en institut médico-éducatif, un stage en EHPAD, un stage en hospitalisation complète en psychiatrie. J'ai fait un stage au Burkina Faso. J'y suis allée alors qu'il n'y avait pas d'ergothérapeute, il n'y avait que des kinés, mais je suis allée voir ce qui s'y passait. Ce que ça m'a apporté, c'est de l'ouverture, de comprendre qu'ailleurs, ça se passe autrement, qu'il n'y a pas qu'un schéma de pensée, il n'y a pas qu'un schéma de faire. Moi, j'en suis sortie beaucoup plus forte et plus nourrie. J'ai eu l'impression de créer ma propre version aussi d'ergothérapie. Après avoir été diplômée, j'ai fait un volontariat au Pérou pendant six mois. J'y suis allée, j'avais 22 ans. C'était une expérience très, très riche. Puis j'ai fait beaucoup d'expériences professionnelles, notamment en Guyane et notamment dans un centre de rééducation dans les Yvelines.
Et c'est comme ça que je me suis retrouvée, il y a deux ans, à postuler ici, dans l'organisme de soins à domicile dans lequel je travaille actuellement.

Voilà pour mon parcours ! Maintenant je vous propose de venir passer la journée avec moi, je vais vous montrer ce que c'est que l'ergothérapie.

L'ergothérapeute, c'est la personne qui va... t'accompagner à trouver des solutions pour faciliter le quotidien. Donc moi, je vais me poser la question de qu'est-ce que tu arrives à faire mais qui est compliqué pour toi ? Et qu'est-ce que tu as arrêté de faire dans ton quotidien ? Et on va essayer de trouver ensemble des solutions pour que ce soit plus facile à faire. Trouver une autre manière de faire, aménager le domicile, trouver des aides techniques, former les autres personnes autour de toi. Il y a plein de stratégies en fait, il n'y a pas une stratégie.

Ma journée type au sein de cet organisme de soins à domicile, c'est une journée qui commence à 9h.

La dernière séance avec M. C., on verra si on essaie de faire un peu moitié-moitié avec l'interrogatoire.

Je commence par regarder mes transmissions, voir les informations des autres rééducateurs, voir s'il y a eu des éléments notables sur les patients que je vais voir dans la journée. Je vérifie ma tournée. Ma tournée, ça signifie les différents patients que je vais aller voir dans la journée. Je prends la voiture. Je vais chez mon premier patient, je sonne à la porte, je fais ma première séance.

J'ai l'appréhension, vous voyez maintenant, je sens que ça monte. Dès que je dois franchir la porte pour sortir, c'est cette peur, encore une fois, de tomber, qui revient.

C'est pour ça qu'on le fait ensemble. En fait, comme vous le dites, c'est l'appréhension. Et pour résoudre l'appréhension, il faut y aller.
Et nous, on y va avec vous pour assurer la sécurité.

Une séance, ça dure 30 à 45 minutes par patient. Le matin, je vois trois patients. L'après-midi, je vois trois patients. Selon les réunions, il peut y en avoir plus ou moins. Séance par séance, on essaye d'avancer. Je termine une séance, on a testé quelque chose qui a fonctionné. Je vais dire aux patients, écoutez, pour la prochaine fois, je vais leur donner des challenges. Pour la prochaine fois, essayez de faire ça. Et puis quand je reviens, est-ce que vous avez réussi ? Oui, non. Oui, super, on continue. Non, on recommence, on essaye autre chose. On essaye différemment. Donc on avance et au bout d'un moment, on arrive à rupture d'objectif. J'en parle en synthèse avec toute l'équipe. On voit où est-ce qu'on en est chacun. Et c'est comme ça qu'on met fin au suivi en Ergo.

Ouvre la porte seule.
Là, je suis en train de faire les transmissions de ce qui s'est passé pendant la séance pour que tous mes collègues, toutes les personnes qui travaillent avec moi, puissent avoir accès au contenu de nos séances et qu'on puisse évaluer l'évolution pour que mes collègues rééducateurs puissent aussi adapter leurs séances en fonction de nous, ce qu'on a fait.

Voilà. C'est bon pour nous.

Toutes les semaines, on se rencontre avec toute l'équipe de rééducation, le médecin de rééducation et la coordinatrice de la rééducation pour faire un point sur nos patients, pour avancer dans le même sens, pour voir si on a terminé notre intervention ou si on continue pour nous présenter les nouveaux patients.

Pour être un bon ergothérapeute, il faut être inventif, être réactif dans la résolution de problèmes, être source de propositions. Il faut être autonome.

Ce que j'aime dans mon métier, c'est rencontrer les personnes. En fait, je rencontre des humains et je rencontre tellement d'humains différents. C'est de la résolution de problèmes. Ce que j'aime dans mon métier, c'est qu'il y a toujours des choses à creuser, à faire. Ça me passionne.