Dès le départ, il y a un chiffre qui m'alerte, c'est qu'il y a très peu d'élèves qui vont en seconde Générale et Technologique à l'issue de la troisième. On a décidé de remettre tout à plat et d'essayer de décompacter toutes les actions qui étaient faites sur la classe de troisième pour les démarrer à partir de la cinquième. C'est une problématique pour moi qui était importante et qui permet, à la fois avec la mise en place du parcours avenir et l'égalité filles-garçons dans toutes les mesures qu'on lui a données, En tout cas de combattre les déterminismes et sociaux et de genre.

L'enjeu c'est de leur donner à eux l'envie de se projeter. et de rendre les choses harmonieuses entre ce que les parents imaginent pour leur enfant, ce que l'enfant imagine pour lui. Et aussi l'autre enjeu, c'est de trouver le bon équilibre, c'est un chemin de crête, entre les rêves impossibles et la curiosité et la nécessité d'ouvrir les choses.

G. Garagiste. H. Horlogère. I. Ingénieur. J. Jardinier. K. Kinésithérapeute. L. Luthier.

En fait, en cinquième, l'objet, c'est de faire que les enfants prennent conscience qu'avant de découvrir des métiers, il faut qu'ils prennent conscience que la société a besoin d'être organisée et que tout le monde a un rôle à jouer. En quatrième, on est plus sur les métiers du territoire. Et en troisième, on est plus cette fois à ouvrir les élèves sur l'industrie.

Nous avons pu découvrir au cours de notre scolarité au collège différents métiers au travers de visites variées, de rencontres, d'expériences pendant notre parcours à nous. On a eu des interventions comme sur les métiers de la logistique, les métiers de la défense, on en a eu plusieurs interventions.

Ce qui est très important dans toutes ces actions qui construisent le parcours sur les 3 années, c'est que l'élève conscientise qu'il est en train de créer son parcours d'orientation, qu'il est en train de s'approprier des connaissances qui l'aideront à choisir. Mais tout l'enjeu, c'est de faire en sorte que dans ces choses sur lesquelles ils n'ont pas la main, ils puissent trouver des éléments sur lesquels ils ont la main et leur faire prendre conscience de ça.

Les cinquièmes ont eu la chance d'assister à des interventions de compétences psychosociales pour apprendre à aller vers les autres, prendre la parole, être plus à l'aise à l'oral, tout cela bien sûr dans le respect et l'écoute de leurs camarades de classe.

Cette année, il y a eu des concertations actives, c'est-à-dire un entretien individuel avec la famille de l'élève de troisième pour savoir vers quoi il va s'orienter. Cette année, en fait, c'était les élèves qui étaient à la manœuvre, c'est-à-dire qu'au lieu que ce soit le parent qui vienne nous dire dans l'entretien : "moi j'ai réfléchi, mon fils va faire ceci, cela". Là, avec tout le travail de préparation qu'il y avait, l'élève arrivait et disait : "moi j'ai envie de faire ça, ça, ça". Les parents étaient là, bien sûr, et c'était vraiment un échange et l'enfant était vraiment au cœur de son parcours d'orientation.

J'ai eu une concertation active, c'était avec la Psy EN du coup, et on a discuté de mes choix d'orientation, des voies qui s'ouvraient à moi en fonction de mes notes. Moi du coup j'ai dit que je voulais travailler beaucoup sur l'informatique. Et après c'est des voies sur l'audiovisuel, ils m'ont conseillé aussi parce que j'aimais bien aussi l'art.

À l'aune de ça, je dirais que s'ils peuvent quitter le collège en ayant pris confiance en eux, en connaissant un petit peu mieux leurs points forts et leurs fragilités aussi, je crois qu'on aura gagné quelque chose.

Nous, notre travail, c'est d'ouvrir le champ des possibles et de montrer à chaque gamin qu'il a le choix et de faire que le passage au collège, eh bien, il ait une vraie importance et que ça puisse vraiment les nourrir. Par contre, j'espère avoir vraiment développé des compétences d'orientation chez les élèves pour que plus tard, ils puissent se dire, quand j'étais en cinquième, en quatrième ou en troisième, j'ai fait ça, ça m'a donné envie de faire ça et oui, je peux.