Sur la question pourquoi est-ce important de travailler l'égalité filles-garçons à l'école primaire, et bien c'est important que les enfants, que les garçons, que les filles, soient sensibilisés à la question du droit, sensibilisés à la question du respect de l'un, de l'autre, de son corps, et de l'acceptation de la différence.
Si, effectivement, on ouvre tous les possibles pour l'ensemble des élèves, on va leur permettre de s'exprimer, que ce soit vers un métier plutôt genré garçon quand on est fille, plutôt genré fille quand on est garçon.
Comment on le fait ? C'est toute la complexité, bien évidemment, pour nos élèves, et dans notre action, c'est-à-dire qu'on le fait de façon concertée. C'est-à-dire qu'en équipe, on y réfléchit. On réfléchit à peut-être, effectivement, à comment je vais permettre d'avoir des projets sur cette question. Alors, comme je vous l'ai dit, c'est inscrit dans la loi, c'est inscrit dans les programmes, c'est inscrit dans les apprentissages de l'EMC, l'éducation morale et civique, mais c'est aussi inscrit dans la transversalité. Vraiment, il faut faire du projet un travail. Ce n'est pas du plus pour l'enseignant, mais c'est vraiment du plus pour les enseignements, je dirais.

Il s'agit bien de réfléchir ensemble sur un des aspects du climat scolaire, effectivement, la justice scolaire. Et pour pouvoir réfléchir dans le cadre d'un projet d'établissement pour le second degré, dans le cadre du projet d'école, on va peut-être, à ce moment-là, avoir un regard précis sur ce qui se passe en récréation. On va faire attention à la place des filles, à la place des garçons. On va faire aussi attention à la répartition des élèves, quand c'est possible, sur plusieurs classes, vraiment d'être dans cette mixité et dans cet équilibre entre filles et garçons. On va faire attention à l'espace de la classe, à son agencement, quel temps de parole je laisse aux garçons, quel temps de parole je laisse aux filles. Vous voyez ? C'est aussi ça. À la fois, c'est une analyse, une autoanalyse dans ma posture d'enseignant, mais également, et je pense que ça, c'est important, d'avoir une analyse collective. Si c'est partagé, les enfants vont pouvoir, de classe en classe, avoir, entre guillemets, la même politique d'école.

C'est important de faire ça dès l'école primaire, puisque on est sur de la matière souple. Plus, effectivement, les enfants vont avoir conscience qu'il n'y a pas de différence entre la fille, entre le garçon… Il y a lieu de travailler ça. Il y a tout le travail sur l'estime de soi, à ce moment-là, et donc l'enseignant doit être extrêmement attentif à ce que l'enfant, peu importe qu'il soit garçon ou fille, puisse effectivement avoir une bonne estime de soi. C'est important pour que l'enfant puisse ensuite bien imaginer son orientation. L'idée, c'est vraiment ça. C'est parce que les enfants sont sensibilisés dès l'école maternelle, dès l'école élémentaire, qu'on va pouvoir plus facilement travailler cela au collège et au lycée.