Trouver sa voie: parcours d'élèves allophones - OnisepTV : l’information pour l’orientation en vidéo
Trouver sa voie: parcours d'élèves allophones
Accompagnement des Equipes Educatives
Bonjour. Je m'appelle Mariam et j'ai 21 ans.
Je m'appelle Ganthiry. J'ai 20 ans.
Je m'appelle Arif. Je viens d'Afghanistan. J'ai 21 ans.
Je m'appelle Ouissal. J'ai 17 ans.
Je m'appelle Racha. J'ai 18 ans.
Dans la diversité des élèves qu'on a eu à accueillir, tu avais des élèves qui sont dans le cadre du regroupement familial, tu en as d'autres qui sont dans le cadre d'une migration pas forcément choisie et longue. Certains d'entre eux avaient déjà de la famille en France. Pour eux, il y a déjà une attache. D'autres pour qui c'est beaucoup moins le cas.
Je vivais au Mali, avec ma mère et mes quatre frères. On est venus rejoindre mon père.
Je viens d'Algérie, ça fait un an et demi que je suis là.
Je viens ici pour finir mes études. Je suis là avec ma famille.
Tout enfant ou tout jeune, avant d'être élève d'ailleurs, qui arrive en France, dès l'instant où il est en âge d'être dans le second degré, doit passer par une première case qui est un temps de bilan pour prendre le temps de discuter avec eux, comprendre ce qu'ils ont fait auparavant, là où ils en étaient, faire la correspondance dans le système scolaire avec le nôtre. Et ensuite, les services départementaux, la DSDEN, procèdent à cette affectation et les élèves peuvent rejoindre un collège ou un lycée et débuter leur scolarité. Dans les profils qu'on a eu à accueillir aujourd'hui, tu avais des jeunes filles qui ont toujours été scolarisées et qui souhaitaient poursuivre leur parcours. C'est un système qui est différent, c'est un pays d'accueil qui est différent, c'est une langue première qui est différente, mais il y a déjà une compréhension de ce qu'est l'école.
Quand je suis arrivée en troisième, je ne parlais pas français. Je voyais les gens autour de moi. C'était un peu bizarre, parce que je ne comprenais pas ce qu'ils disaient. Je ne parlais qu'avec les gestes. C'était un peu compliqué.
Pour ceux d'entre eux qui ont un rapport à l'école qui est quand même plus distant, pour n'y avoir été que très peu, un parcours migratoire qui est plus long, là, en effet, ce qui peut se jouer, c'est qu'au-delà de la langue et de la capacité à communiquer, c'est de comprendre même la manière dont c'est structuré.
Par rapport à la langue, j'avais beaucoup de difficultés au début, parce que, déjà, en Afghanistan, je suis allé à l'école, mais très peu. Je n'ai pas fait beaucoup d'études.
C'est le sens même de l'école, c'est-à-dire accompagner chacun sur les besoins qui sont les siens. Là, particulièrement, comme on disait, parce que le système éducatif est moins connu, parce que la langue n'est pas leur langue première, c'est important qu'on aille les soutenir. Maintenant, il ne faut pas le faire au-delà du nécessaire. C'est-à-dire que si eux se sentent en capacité de le faire eux-mêmes, ou s'ils sont accompagnés, comme chaque élève l'est dans son établissement, il n'y a pas besoin de surenchérir.
Au début, il y avait madame (Boussa) qui m'avait aidée à faire les démarches, parce que moi, je ne savais pas qu'après le collège, il y avait le lycée.
Il y a aussi le fait que certains d'entre eux, qui gardent le contact, souhaitent te demander… Là, c'était le cas de Racha pour Parcoursup, qui n'est pas un exercice simple en soi. Elle me demandait des conseils sur comment rédiger des lettres de motivation. Oui, ce n'est pas rare qu'on les suive. Même plusieurs années après qu'ils aient été accueillis.
Il m'a dit : "Racha, je comprends tes compétences, je comprends que tu aies envie de faire médecine, mais ça va être un peu trop dur pour toi.". Ce n'est pas parce que je ne parle pas français ou que je ne comprends pas le français, mais en SVT, c'était vraiment moins. J'avais un niveau un peu plus bas, on va dire. J'ai fait plein de choix sur Parcoursup. J'ai demandé école de commerce, plein de choses. Comme j'ai été acceptée en école de commerce, j'ai testé. J'ai aimé. Je me suis dit : "Heureusement que je l'ai pris."
L'école n'est pas une fin en soi. C'est un passage, un passage où on se construit, comme tout à chacun. Ils peuvent croire en leur avenir. Ce n'est pas pour faire du lien avec le projet qu'on défend aujourd'hui, c'est Terrains d'Avenir. C'est se dire qu'il y a un avenir pour chacun. Là, aujourd'hui, les voir après quelques années et se dire qu'ils ont obtenu, par exemple, le bac ou d'autres diplômes, et qu'ils construisent leur avenir dans des filières qui sont celles qu'ils souhaitent, c'est ça qui fait que c'est porteur d'espoir pour eux, mais aussi pour nous. Ça donne du sens à ce qu'on fait et ça donne du sens à ce qu'ils font.
Je suis en école de commerce, en négociation techno-commerciale.
Ce que je voudrais faire, c'est être enseignant. Professeur d'anglais, plus particulièrement.
Après ça, je vais faire un BEP cuisine.
En priorité, j'aimerais bien avoir mon BTS.
Un élève allophone est un élève d'origine étrangère, arrivé en France pendant sa scolarité. Qu'ils parlent déjà le français ou non, ces élèves aux parcours atypiques aspirent à un avenir personnel et professionnel au delà de système scolaire. Une expérimentation Terrain d'Avenir(s) en Normandie.
Vidéo publiée en mars 2024
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