Dans les recherches que l'on a pu conduire ou dans les entretiens qu'on a pu avoir avec certains élèves, on a vu que justement certains élèves arrivent à mettre en place des stratégies, arrivent à mettre en place des démarches, à développer, des postures qui leur permettent justement d'avancer vers les projets dans lesquels ils se projettent. Et on a trouvé assez intéressant de se dire que finalement, on pourrait apprendre dans une certaine mesure aux élèves à s'emparer de ces démarches et pouvoir eux mêmes argumenter leur décision de pouvoir lever un certain nombre de barrières qu'ils pourraient percevoir, de pouvoir parfois remettre en cause cette censure auquel ils sont confrontés, qui est parfois portée par leur environnement ou qui relèvent parfois de leur propre réflexion. Et ce qui a été intéressant dans la démarche d'élaboration du référentiel des compétences à s'orienter, c'est que justement on s'est posé la question de se dire est ce qu'on laisse cette compétence ou est ce qu'on l'enlève ? Et à un certain moment donné, on commençait à se dire qu'effectivement elle pourrait ne pas avoir sa place. Mais c'est à ce moment là qu'on retrouvait des paroles d'élèves, des paroles d'acteurs de l'orientation qui réutilisaient ces mots de s'autoriser à rêver. Alors bien entendu, dans l'idée de s'autoriser à rêver, ce n'est pas simplement cette vision de se dire on a des rêves et ces rêves vont être exaucés. C'est aussi de visualiser parfois tous les efforts qu'il va falloir mobiliser pour pouvoir atteindre ses rêves. Quelles sont les réalités ? Quels sont mes rêves ? Quelles sont finalement les démarches ou quels dialogues je mets entre ces réalités et ces rêves ?

Finalement dans l'idée d'acquérir une compétence. Il peut y avoir plusieurs façons de faire, avec parfois des enjeux, de trouver une façon qui peut nous convenir. Par exemple, pour certaines personnes, acquérir une compétence va nécessiter de s'immerger dans des contextes avec un temps plus long, là ou d'autres personnes, au contraire, pourraient acquérir des compétences de manière beaucoup plus rapide. Dans d'autres cadres. De la même manière, ces compétences à s'orienter pourraient s'acquérir à travers différentes stratégies. On peut bien entendu penser à toutes les expériences qu'un élève va vivre durant son parcours, que ce soit des expériences personnelles, associatives, professionnelles, des expériences dans le milieu de formation. C'est également au moment des paliers d'orientation où l'élève est amené à mener des démarches. Ces démarches peuvent parfois venir remobiliser ses compétences, les consolider. Les actions dédiées à l'orientation qui sont mis en place dans les établissements vont aussi jouer un rôle central dans dans l'acquisition de ces compétences à s'orienter. Tous les feedback qu'un élève va avoir durant son parcours vont aussi être des leviers à la construction ou au développement de ses compétences à s'orienter. Par exemple, un élève qui viendrait à bifurquer durant son parcours. Cette bifurcation peut aussi être une source d'apprentissage. Et à travers cette bifurcation, l'élève peut aussi apprendre à gérer les imprévus, par exemple à faire face à certaines incertitudes qu'il peut y avoir dans son parcours. Accepter aussi l'idée que son parcours puisse changer de direction. On le voit que certaines expériences de son vécu durant son parcours de formation peuvent venir façonner, faciliter la construction de ses compétences.

Pour nous, pouvoir arriver à proposer ce référentiel à l'échelle de chaque élève, c'est aussi un défi parce que c'est celui finalement de l'individualisation des parcours. Donc comment on conçoit cette individualisation des parcours au regard des contraintes institutionnelles, au regard de cette cette entrée par la classe ? Donc là aussi, pour nous, ça fait partie des défis qu'il faudra relever autour de l'appropriation de ce référentiel et de la manière dont il va venir structurer les apprentissages des élèves tout au long de leur parcours.