Je suis Euxane de Donceel, directrice administrative et financière de l'Opéra de Lille. Concrètement, être directrice administrative et financière d'un opéra, c'est piloter et gérer l'opéra, le faire fonctionner, parce que c'est une entreprise, et rendre possible et traduire le projet artistique de la direction. Donc ça couvre un périmètre assez large, qui va des ressources humaines, au budget, en passant par la comptabilité, le contrôle de gestion, les marchés publics, tout ce qui est système informatique réseau, le développement durable aussi. Et tout ça c'est possible avec une équipe d'une dizaine de personnes très compétentes et engagées, sinon ça serait impossible à gérer. Et puis c'est aussi être en lien avec l'ensemble des personnes qui permettent à l'Opéra d'agir avec leur financement, donc les élus, les institutions, les collectivités publiques, et puis les partenaires, les mécènes aussi qui soutiennent notre activité. Finalement, c'est décider, arbitrer avec les équipes sur les différents périmètres de travail. C'est négocier, engager des contrats. C'est aussi valider des systèmes budgétaires. C'est regarder la comptabilité, comment elle peut être optimisée. Voilà, c'est tous ces éléments-là de décision et d'arbitrage en lien avec l'équipe. Dans ce métier, c'est aussi dans cette structure aussi, puisque c'est travailler au service d'un projet dont les valeurs, je les partage, l'ouverture, l'innovation aussi, des choses aussi qui sont mises en place assez tôt comme le développement durable ou l'attention portée aux femmes, c'est des choses qui sont vraiment auquel je tiens beaucoup, et puis c'est aussi pouvoir travailler sur toute la chaîne de création. Une maison de création du début, trois ans avant un projet, de soutenir le choix de la direction sur telle œuvre, tel artiste, puis après tous les métiers, que ce soit les métiers techniques, les métiers comptables, le budget, tout se met en place avec l'ensemble des métiers et les personnes de l'opéra, et tout ça prend forme avec le Graal final, qui est la représentation, et ça c'est vraiment le sentiment à un moment de, a priori, ne pas avoir trop mal fait son boulot quand on a une équipe contente, des artistes contents et un public qui applaudit après on est bon. Mon parcours, j'ai fait une école de commerce avec une spécialisation dans la gestion des institutions culturelles. Ensuite, j'ai fait un parcours pas très culturel, mais qui m'a beaucoup formé en conseil en système d'information. Et enfin, j'ai pu accéder à ce secteur en étant administratrice de structures musicales, d'institutions musicales, avant d'arriver à l'Opéra de Lille. Un aboutissement et une vraie satisfaction professionnelle, puisque j'ai toujours un peu voulu travailler dans ce secteur. Les qualités qui sont importantes pour ce travail, c'est de l'énergie, de l'organisation et de l'agilité, parce que le périmètre et la charge de travail sont larges et importants, donc il faut pouvoir bien gérer tout ça. C'est aussi assez logiquement avoir une bonne connaissance de tout ce qui est réglementaire, juridique, législatif. avoir une veille permanente en fait par différentes sources sur tout ce contexte aussi lié à l'ensemble des missions qui sont sur les thématiques que sont les miennes et puis c'est aussi avoir la bonne articulation entre la disponibilité pour l'encadrement, le management d'une équipe et être à sa disposition, à son écoute avec la distance nécessaire pour prendre des bonnes décisions, réfléchir, remettre des choses en question, faire en sorte que l'opéra soit sur le bon rail pour qu'il fonctionne et puis aussi savoir travailler en amélioration aussi des fonctionnements. Un événement un peu marquant, un souvenir un peu particulier que j'ai à l'Opéra Lille, je pense que c'est une des premières productions auxquelles j'ai assisté après mon arrivée, c'était Les Pêcheurs de Perles, c'était janvier 2020. Le premier spectacle que j'ai pu voir depuis les coulisses, où là vraiment il y avait l'aboutissement de tout ce travail sur lequel je peux participer, où je vois moi tous les devis et les achats qui sont faits, et là ça prend forme une fois qu'on arrive sur scène. Et voilà, de voir toute cette articulation, l'enchaînement de ces métiers, la réaction, la gestion des situations un peu de dernière minute et de tout ce process là, vraiment, je savais ce qui faisait la fierté de travailler là. Quelques semaines avant le confinement, qui est aussi un autre souvenir marquant. Voilà, c'était vraiment, tout prenait son sens et ça m'a beaucoup marquée.