Lucienne Renaudin Vary, parcours d'une trompettiste - OnisepTV : l’information pour l’orientation en vidéo
Lucienne Renaudin Vary, parcours d'une trompettiste
Métiers
Vous jouez en solo, ce qui n'est pas forcément la forme favorite des trompettistes, ni des violonistes d'ailleurs. Je parle d'instruments que je connais un peu pas.
Non, ce n’est pas un instrument harmonique, donc les notes sans harmonie, ça peut vouloir dire tout ou pas grand-chose.
J’étais au conservatoire au Mans. C’était super, la politique du conservatoire parce qu’ils prêtaient les instruments, donc j’ai pu avoir la possibilité d’essayer. Ça m’a plu, par chance. Ils m’ont prêté la trompette pendant quelques années. J’étais en cours de solfège au conservatoire du Mans et des professeurs sont venus présenter la trompette. Ils ont fait une sorte d’atelier pour donner envie aux jeunes de faire de la trompette, parce que ce n’est pas un instrument très commun. On fait souvent du piano, du violon, du violoncelle. J’ai essayé et dès que j’ai fait un son, je savais que c’était ça que je voulais faire, parce que c’était un peu instinctif.
Ce passage au Conservatoire du Mans ?
Ce sont des années super, déjà parce que j’avais un professeur incroyable. J’ai toujours beaucoup bougé, par exemple. Il aurait pu me brider, me dire non. Il a toujours été à l’écoute. Il y a des morceaux aussi que je jouais, qui n’étaient pas forcément de mon âge, qui étaient un peu trop dur pour moi.
Vous voliez des partitions, je me suis laissé dire, des grands concertos ?
Je ne les volais pas, je les empruntais.
J’entends bien. Voler au sens où vous n’étiez pas censée les jouer, y compris d’ailleurs, parce que ça peut être dangereux. C’est un sport physique, la trompette. On peut se blesser.
Oui, c’est un muscle. C’est comme en sport, il faut faire attention, il faut se chauffer, sinon on peut se faire très mal, comme des claquages. Il faut faire attention. J’allais à la bibliothèque du conservatoire et j’empruntais des partitions que je n’avais pas le droit d’emprunter, comme des concertos pour trompette, Hummel ou Haydn, par exemple, parce que ce n’était pas encore de mon âge. J’étais à un an ou deux ans de trompette, donc on ne fait pas ce genre de choses à cet âge-là. Mais j’étais curieuse, j’avais envie de dévorer la musique.
Vous aimiez le solfège aussi puisque vous l’avez découvert en cours de solfège ?
Oui, ça, c’est rare. J’avais une prof de solfège incroyable qui m’a donné envie d’aimer la musique et qui est exceptionnelle. Quand on a des super profs…
On peut tout faire !
Oui, je crois.
Vos parents sont un soutien fondamental aujourd’hui dans votre carrière. Est-ce que ça a toujours été le cas ? Est-ce qu’ils vous ont toujours poussée vers la trompette ? Ou est-ce qu’à certains moments, ils vous ont dit : "Écoute" ?
Ils ne m’ont pas poussé parce que c’est moi qui ai décidé que je voulais faire de la trompette et c’est moi qui ai rencontré mon professeur. La trompette, ils pensaient que c’était une espèce d’envie qu’un enfant peut avoir, qui veut faire n’importe quoi, du poney, je n’en sais rien, des envies comme ça.
Que ça n’allait pas durer.
Je faisais déjà du piano et j’étais très mauvaise. Je n’aimais pas du tout. Ils pensaient que c’était encore un instrument comme ça. Je les ai convaincus. Ils m’ont toujours soutenu. Ils ne m’ont jamais poussé, mais ils m’ont toujours soutenu, encore aujourd’hui, et j’en suis très heureuse.
Après Le Mans, assez jeune, il y a le Conservatoire de Paris. Vous débarquez à 15 ans dans la capitale, toute jeune fille. Ce sont des années exaltantes, difficiles ? Comment ça se passe ?
Les deux, je crois, beaucoup de joie aussi. C’était mon rêve de rentrer au Conservatoire de Paris. J’avais réussi. J’ai fait le lycée en même temps. C’étaient des années superbes parce qu’on apprend beaucoup de choses au conservatoire. On a des cours d’analyse, d’histoire de la musique, de solfège même. Il y a des super professeurs. C’était très enrichissant, mais c’était très dur aussi parce que faire une licence et le bac en même temps, ce n’est pas simple.
Conservatoire en trompette classique, puis en classe de jazz. Et là, deux ou trois mauvais souvenirs quand même.
Oui, plus que deux ou trois, je crois.
Vous vous êtes fait virer, disons-le ?
Je me suis fait virer, on peut dire ça comme ça. J’ai fait un an. Il y a eu des beaux moments quand même. J’étais la seule fille dans le département jazz et ça m’a pesé parce qu’il y avait beaucoup de réflexions machistes de la part de professeurs, de la part d’élèves. Je ne l’ai pas très bien vécu. Finalement, j’étais contente de m’être fait virer.
Seule fille et la petite jeune en plus.
Oui.
Vous auriez pu être la mascotte, ce qui s’est passé au début, mais plus là.
Le milieu de la musique, comme beaucoup de milieux, il y a beaucoup de sexisme, dans le cinéma, dans le théâtre. Il y en a partout.
Ça vous fait une carapace ?
Oui, je crois. J’aime la musique, c’est ma passion. J’en écoute tous les jours. C’est ce qui m’anime. N’importe quelle musique d’ailleurs, que ce soit de la musique classique, du jazz, des chansons, tout est musique. Quand c’est bien, n’importe quoi, ça marche.
Pour l'émission le Monde Campus Le Mag tournée au Mans, Lucienne Renaudin Vary, musicienne revient sur son parcours, son métier.Extraits de cette interview sélectionnés par l'Onisep.
Vidéo publiée en juin 2022
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