Je m'appelle Tristan , je suis machiniste à l'Opéra de Lille. Je m'appelle Vincent , je suis machiniste à l'Opéra de Lille. Je m'appelle Jonas, je suis machiniste cintrier à l'Opéra de Lille. Un machiniste, c'est celui qui va monter, démonter les décors et faire vivre les décors pendant le spectacle et aussi s'occuper du plateau, prendre soin du plateau et des cintres. Ici, on est aussi cintrier quand on est machiniste. Quand un spectacle commence, il y a un camion qui va arriver avec un certain nombre de conteneurs qui contiennent le décor. On va déjà décharger ces camions. On aura fait déjà au préalable une implantation pour faire ce qu'on appelle la boîte noire et on va monter le décor à proprement parler. Ça peut être plein de choses, ça peut être juste des feuilles décors, ça peut être des choses sur roulettes qui sont assez grandes, assez grosses, qu'on déplace à la main ou qui sont motorisées. Une fois que ça s'est monté, on va commencer les répétitions. Donc on est là aussi en répétition pour reprendre à chaque fois les mouvements selon les envies du scénographe. À la base, je suis menuisier. J'ai travaillé dix ans en menuiserie. J'ai fait un peu pas mal de choses, de l'agencement, de la fabrication, de la pose. Je suis originaire du Nord, mais j'ai pas mal bougé en revenant dans le Nord. J'ai commencé à bosser en construction de décors. Par hasard, j'ai été embauché ici pour faire de la construction de décors. Et après, on m'a proposé de faire un peu de machinerie au plateau, ce qui m'a vraiment beaucoup plu. Et voilà, c'est vraiment, c'est un pur hasard. Je ne me prédestinais pas du tout à ça. On peut toujours apprendre sur le tas. C'est ça qui me plaît aussi. C'est encore des rares métiers où on apprend sur le tas en côtoyant des gens qui ont plus de connaissances. Ça me plaît aussi, cette manière de voir les choses. Du coup moi le parcours il a été au tout début, j'ai travaillé dans le bâtiment, charpente et manuserie. Je parle de ces deux diplômes là qui m'ont permis par la suite d'intégrer l'école l'IMMS à Marseille qui est une école des métiers du spectacle. J'ai toujours été manuel et j'avais envie de mélanger le côté artistique et le côté manuel. J'ai eu la chance de rentrer dans cette école qui ensuite m'a permis d'avoir accès à l'opéra, au monde de l'événementiel et du spectacle. Je viens d'un cursus universitaire en arts plastiques. Je suis parti après dans le bâtiment comme couvreur et j'ai fait de la menuiserie ensuite jusqu'à ce que de fil en aiguille j'arrive à l'opéra, au métier du spectacle qui condense finalement un peu tout ce qui est art et technique. Ce que je trouve très intéressant dans le métier de machiniste, c'est que c'est hyper polyvalent. Il y a besoin de savoir énormément de choses différentes, de se renouveler en permanence et donc cet apport de parcours différents finalement fait que chacun a ses idées, a son vécu et qu'on agrège tout ça et que ça permet d'aller plus loin finalement. Pour être un bon machiniste, je pense qu'il faut être volontaire, il faut être habile de ses mains et être astucieux, je pense. Des productions qui m'ont le plus marqué, c'est la première que j'ai faite au plateau ici. C'était le Roi Carotte, et où c'était vraiment, pour le coup, de la machinerie à l'ancienne. On était dans des grandes armoires, on poussait des armoires, il y avait une espèce de ballet entre les équipes qui étaient cachées derrière leurs roulettes. C'était un bon souvenir.