Je m'appelle Jordan Bouvet, j'ai 28 ans, je suis couvreur-zingueur ornemaniste et je travaille sur la reconstruction de Notre-Dame de Paris. La couverture en plomb, c'est des tables en plomb qui se chevauchent l'une sur l'autre avec un recouvrement. On intervient après la charpente, jusqu'à la finition. Notre dame, c'est un peu particulier, il y a beaucoup d'ornements. Un ornement, ça va être une pièce décorative, en fait, comme un accessoire de toiture. Ça peut être un épice, une fleur. Des fois, on voit des animaux, toutes sortes, en fait, de créatures. Les ornements, je viens en atelier les restaurer. Là on a les crêtes de faîtage, les pièces d'origine qui ont fondu pendant l'incendie. Nous on avait encore un ancien moule de quand on a fait la restauration en 2009 et du coup ça a permis de le renvoyer au fondeur et de recréer toutes les crêtes en fait. Il y en a 96 normalement de chaque. La pièce arrive de la fonderie. Il y a des pièces qui vont être rajoutées dessus pour pouvoir être soudées. Il faut chauffer, emboutir, former. L'avantage du plomb, c'est qu'il est malléable, donc on peut faire ce qu'on veut avec. C'est un travail de précision. Une fois que tu as casé toutes tes pièces, tu marques les numéros là-dessus. Comme ça, ça va aider aux autres crêtes de repérage. C'est mon chef et il m'a transmis tout son savoir-faire. Il m'a pris le temps d'expliquer. On a encore les techniques à l'enseigne, mais on évolue. On a plusieurs machines qui permettent de découper le plomb. Une plieuse numérique. On a un conducteur de travaux qui est sur place. Il fait un bilan, il fait des relevés. Et après, c'est là que nous, on intervient. Les trois quarts du temps, on travaille que le plomb. L'important, c'est mettre un masque, une combinaison, des gants. et puis après le remontage. Je vais travailler 40% en atelier et 60% sur les chantiers. La pause aussi est sympathique, ça permet de voir le travail qu'on a accompli. Il y a le travail en hauteur, il faut être habile, il faut pas avoir le vertige et puis surtout se mettre en sécurité. Quand on a des charges lourdes, on a des treuils, des palans, on a tout ce qu'il faut pour lever en fait, sans forcer. Quand j'ai fait mon apprentissage, j'ai découvert le monument historique et j'y ai pris goût. J'ai eu mon CAP, je m'occupe des cathédrales, des églises, des clochers sur toute la France. Je suis chef d'équipe, on peut travailler en équipe de deux, en équipe de trois, tout dépend en fait des chantiers. La restauration, c'est ce que j'aime le plus. Faire ce métier, déjà c'est découvrir les plus beaux monuments de France. J'aime bien la hauteur, au moins on en prend plein la vue. Quand j'ai commencé à prendre un outil, à toucher le plomb, de le former, ça m'a passionné en fait. J'adore mon métier. C'est pas à tout le monde de travailler sur Notre-Dame.