Bonjour, je m'appelle Nicolas Sempé, je suis couvreur dans une entreprise de charpente dans les Pyrénées.

Là, on est en haute montagne, on réalise la toiture d'un refuge. Mon boulot, c'est de faire le revêtement final de la toiture avec des pentes en général assez prononcées. Quand je prends un chantier, en gros, la charpente vient d'être posée. Mon boulot, ça va être de mettre une bâche qui fait une première étanchéité et dessus, on va mettre du bois qui va servir à tenir notre finition. Là, c'est une toiture en inox, donc c'est un procédé de sertissage, ça s'emboîte et une fois que c'est fait, c'est indéfaisable.
Plus ton toit va être pentu, on va se tourner vers de l'ardoise. Plus plat, on va se tourner vers de la tuile. Il faut être organisé. Surtout, ici, c'est l'extrême de l'organisation parce qu'il suffit que tu oublies un outil, tu peux avoir la semaine de foutue.

Les toitures, ce n'est jamais la même forme et du coup, tu dois toujours réfléchir comment tu vas réussir à étancher ça. La forme de la toiture est définie, mais après il y a beaucoup de différents procédés de pose. Il y a des règles à respecter par rapport à la zone où tu es. Là, il faut beaucoup plus fixer les choses. Plus de recouvrement entre les matières pour ne pas que l'eau remonte avec le vent parce qu'on ne dirait pas, là il fait beau, il peut y avoir plus de 200 km/h de vent et cinq mètres de neige.

Avec les dessinateurs à l'atelier, souvent, on en discute. Moi j'apporte l'aspect technique et lui, il nous fait les plans. En général, on travaille en équipe, c'est souvent des binômes. On a souvent un apprenti.

Sur un chantier, je vais être en contact direct toute la semaine avec mon conducteur de travaux, si j'ai besoin de matériel en cours de semaine, qu'il me prépare quelque chose pour la semaine prochaine. Si tu veux te lancer dans un métier de couverture, déjà, il faut aimer être dehors. Il faut aimer bricoler, être agile un peu de ses mains. Ne pas avoir le vertige, oui, c'est sûr. Après, ça s'apprend. Ça devient naturel de marcher comme ça sur des toitures. Mais il ne faut pas croire, maintenant, on est tellement encadré par de la sécurité, il n'y a pas de souci. La contrainte que je ressens, ça va être les quelques journées de pluie ou de froid. Ça s'oublie vite dès qu'il fait beau.

J'ai commencé par un CAP charpente à l'école, un an de CAP couverture et après j'ai continué sur un brevet professionnel. Beaucoup de gens se tournent vers des maisons bois qui vont avoir des bardages en zinc. Ça se développe énormément et du coup, il y a plus de boulot. Une belle toiture, ça met en valeur tout de suite un bâtiment. Tu le prends en photo, tu rentres chez toi, tu montres la photo, à la fin, tu es fier.