Transcription
Les lycéens, quand on les interroge à propos de leur représentation de l'enseignement supérieur, ils auront tendance à mettre en avant une grosse partie d'éléments liés à l'autonomie, la liberté et l'indépendance. Ce ne sont pas les éléments qui sont forcément attendus. On aurait pu attendre des choses plus liées au campus ou aux formations, mais ce sont pourtant des éléments qui prennent beaucoup de place.
Ce sont des choses qui font envie. Ils ont très envie d'être autonomes en arrivant à l'université par exemple, mais en même temps, ils ont peur d'être trop autonomes et pas assez encadrés. Au final, on peut repérer une ambivalence qui va être liée aussi à la crainte de devenir adulte. Parce que derrière ce passage-là, entre le lycée et l'université, on a au final une double transition entre un environnement scolaire, le lycée, et un nouvel environnement, l'université, et un passage entre l'adolescence et l'âge adulte.
Les choix des lycéens, au final, c'est un compromis entre un intérêt pour un métier, une matière étudiée au lycée et en même temps, cette question d'indépendance. Soit vouloir devenir libre et indépendant, donc quitter le domicile familial, s'éloigner des parents pour grandir ou, au contraire, trop de crainte de devenir libre, indépendant. Ce sont des choses qui inquiètent et à ce moment-là, on va choisir une formation qui va être plus proche de chez soi et plus proche de l'environnement du lycée, donc proche des parents, de la famille et des amis. Ça joue également sur le choix entre formations universitaires.
Parfois, la peur d'être trop libre à l'université va inquiéter les lycéens et va leur faire renoncer à un choix de formation universitaire au profit d'une formation type un BTS qui est plus cadré, où ils ont l'impression d'être dans un environnement plus sécure.
Je pense que ce qui est important dans l'accompagnement à l'orientation des lycéens, c'est de ne pas les voir seulement comme des élèves, mais comme des jeunes, de futurs adultes. Du coup, c'est essayer de se décentrer de Parcoursup et des choix à faire.
Effectivement, il faut prendre en compte ces choses-là, mais il faut aussi prendre du temps pour les laisser se projeter un peu plus dans l'enseignement supérieur. Il me semble que c'est quelque chose qu'on ne doit pas prendre qu'en terminale et qui doit être travaillé un peu plus tôt. Sans mettre la pression au jeune à avoir à tout prix un projet parce que c'est ce qui peut inquiéter, d'avoir un projet dont on est sûr. C'est un écueil qu'il faut quand même éviter. Je pense que c'est important que l'équipe enseignante soit au clair sur Parcoursup et ne transmette pas leurs inquiétudes pour pouvoir présenter et accompagner les lycéens de façon sereine sur les étapes qui vont arriver.
Ensuite, je pense que dans un second temps, c'est aussi important de travailler sur leur projection, sur ce qu'ils imaginent, ce que c'est devenir étudiant, leurs craintes, leurs envies et questionner ces choses-là, essayer de travailler à la fois la transition dans sa vision plutôt scolaire, mais aussi la transition dans sa perspective plus développementale, où on accompagne un jeune qui va devenir adulte et qui va prendre de l'autonomie dans ce passage-là.
À l'université, il y a aussi beaucoup de dispositifs qui sont mis en place pour l'accueil des jeunes étudiants et des futurs étudiants. Je trouve que les ambassadeurs qui sont proposés dans les universités, qui viennent présenter leur parcours aux lycéens, j'insiste bien sur leur parcours et pas seulement leur formation, c'est un dispositif intéressant.
La visite des campus aussi, assister à un cours, se rendre compte de ce que c'est d'être étudiant à l'université. On voit que c'est quelque chose que les jeunes apprécient beaucoup. D'ailleurs, quand on les interroge, ils aiment bien que les visites soient faites par d'autres étudiants et pas forcément par les professionnels du campus, parce qu'ils ont des petites astuces sur ce que c'est la vie d'étudiant. C'est ça qu'ils apprécient. Ça permet de se projeter plus facilement qu'une présentation très académique, comme ça peut parfois être fait.
Pour les élèves qui ont plus de mal à se déterminer et plus de mal à faire un choix d'orientation, je pense que les PsyEN ont un rôle à jouer en accompagnement individuel pour les aider à trouver des choix d'orientation, différentes possibilités, tout en ne mettant pas la pression et dire qu'un seul choix sera le bon. C'est de trouver des options qui pourront convenir que ce soit en termes de contenu de la formation et du type de formation.