Je m’appelle Ludovic et je suis scénariste.

J’interviens soit sur des séries, soit sur ce qu’on appelle des unitaires qui sont des téléfilms.
Le scénariste, c’est le point de départ de l’histoire, c’est lui qui amène son sujet, qui amène ses personnages. Ca commence par quand même beaucoup de lecture parce qu’il faut maîtriser son sujet. J’achète les bouquins, je les lis, je relève ce dont j’ai besoin en fonction. Ensuite, il y a le travail d’écriture, le premier jet où on commence à mettre ses idées sur le papier pour les ordonner et dans un second temps, on n’est pas intermittent, on n’est pas payé au cachet, on est payé par droit d’auteur. Donc vraiment on a le statut de profession libérale qui veut dire qu’il faut travailler énormément, décrocher le maximum de contrats et le maximum de travail.

Moi j’aime bien sortir, j’aime bien travailler à l’extérieur. J’aime bien sentir les mouvements de la vie autour de moi quand je travaille. C’est quand même beaucoup un travail solitaire. Il y a une première étape qui consiste en la rédaction du synopsis, là par exemple c’est un projet de feuilleton, donc le synopsis du premier épisode fait 4 pages.

Alors le synopsis, c’est vraiment la toute première étape de l’écriture de ton histoire. C’est-à-dire, elle ne précise pas l’architecture du scénario, elle te précise uniquement le déroulement dramatique : que va contenir l’épisode dramatiquement parlant ? Qu’est-ce qui va arriver aux personnages ? Ce n’est pas la plus grosse partie. La plus grosse partie, c’est qu’une fois qu’on s’est mis d’accord avec un producteur, il faut constituer le document qu’on va présenter à la chaîne, qui déjà est un document plus conséquent. L’interlocuteur essentiel c’est son agent pour diverses raisons. Déjà parce que c’est l’agent qui va essayer de le mettre en contact avec des producteurs qui sont à la recherche de scénariste ou à la recherche de sujet. C’est aussi quelqu’un qui a un avis artistique et qui discute avec son auteur.

Selon moi les qualités qui sont requises pour ce métier, c’est qu’effectivement il faut avoir un imaginaire assez fourni et en même temps il faut y adjoindre presque son contraire qui est une forme de rigueur presque de sécheresse technique. Dans un premier temps, laisser cours à son imagination. Dans un deuxième temps, vraiment relire avec rigueur, presqu’avec méchanceté, ce qu’on a fait soi-même.
J’ai des projets vraiment qui me tiennent très à cœur et je me dis qu’il faudrait que j’arrive à les tenir dans leur totalité. C’est-à-dire de la conception du scénar jusqu’à la réalisation, voilà c’est une chose à laquelle je pense.