Les études en école des beaux-arts

Clémence Fontaine (élève en 2e année à l’ENSAD) :

En 1re année, on reprend les bases parce qu'il y a des personnes qui viennent de partout.

Lo Papadatou (élève de 1re année) :

Pour un 1re année, il y a à peu près une trentaine d'heures par semaine. Il y a un cours de graphisme, un cours d'installation qui s'appelle, cette année, diversion. Il y a un cours d'histoire de l'art. Philosophie, c'est un petit peu avec l'histoire de l'art. Il y a un cours aussi de PAO pour apprendre tout ce qui est Photoshop, Adobe Premiere, InDesign, Illustrator, etc. Il y a un cours d'anglais, puisque c'est assez important au niveau des échanges. Après, on a aussi des workshops avec des artistes qui viennent dans l'école pour nous apprendre certaines choses, sur le dessin. On travaille avec eux sur des projets.

Élise Sanner (élève de 4e année) :

La 1re année, je crois que c'était une des plus dures, parce qu'en fait, on nous fait tout désapprendre. Le meilleur exemple, c'est vous avez un coloriage à faire, quand on est à l'école, on vous dit qu'il ne faut pas dépasser et ici, on va vous dire de dépasser. Si t'as envie d'aller à l'autre bout de la pièce, au bout de la route, tu continues. En fait, on désapprend et on nous apprend à être ouvert.

Clémence Fontaine :

Ensuite, en 2e année, on se spécialise soit en art, en communications ou en design.

C'est trois options annoncées. Par la suite, chaque option aura des matières, du coup, qui lui sont propres. Par exemple, nous, en communications, on a plus de cours de mise en page, de typographie. On a aussi des cours de vidéo et de design graphique. Chacun fait son emploi du temps, parce qu'on a des sortes de modules avec des ateliers qu'on peut choisir. En fonction de ce qui nous intéresse, on va se former notre propre emploi du temps. Aucun élève n'aura le même emploi du temps.

Élise Sanner :

Moi, j'ai choisi design jusqu'à la 3e année. 3e année, il y a le diplôme. On présente un peu tout ce qu'on a fait, une dizaine de projets. Après, il y a le DNSEP, en 4e et 5e année, où c'est un peu plus de la recherche. Il y a un gros projet. La 4e année, elle est aussi un peu particulière, parce qu'on a tout le 2e semestre qui est consacré soit au stage soit à l'Erasmus. Mais sinon, moi, cette année, j'ai décidé de bosser mon mémoire sur l'animal dans la ville. Là, en même temps, je fais un stage au Conseil du développement durable du grand Nancy.

Lo Papadatou :

Ce qui est important aussi en école d'art, par exemple ici, c'est qu'on sent que ce n'est pas chacun dans son coin. On partage nos idées avec d'autres étudiants et ça permet même de monter des projets éventuellement ensemble. Il y a beaucoup d'échanges, ce qui est quand même assez intéressant. Peut-être la seule chose un peu difficile quand on entre dans l'école, c'est qu'il faut penser sans arrêt à des idées de création. Ça ne s'arrête pas, justement, à la fin des cours dans la journée. On doit aussi réfléchir à nos projets quand on rentre chez nous. On doit aussi travailler sur ça. Ça ne s'arrête jamais, en fait. Ça demande beaucoup d'autonomie en général. Comme on a plusieurs projets en même temps, il faut savoir s'organiser.

Élise Sanner :

On fait des projets, c'est-à-dire qu'on a des cours, des cours entre guillemets, parce que c'est quand même assez libre. On est dans une salle et on a un professeur qui nous aide. Donc, il nous donne un projet, un sujet, et à partir de là, on fait un peu ce qu'on veut. On peut être hors sujet. C'est vraiment on a un thème et puis on y va, on s'éclate.

À ARTEM, du coup, on bosse avec parfois l'école d'ingénieurs de Mines et l'école de business ICN. Par exemple, on a fait ARTEM inside. C'était une semaine où on bossait sur un projet en commun et on avait pour objectif d'améliorer un aspect du projet. En école d'art, j'aime beaucoup l'ouverture qu'on nous donne, c'est-à-dire qu'on est capable d'aller sur tous les milieux, même ceux qui ne sont pas forcément en lien avec l'art et on apporte un nouveau regard. On est capable d'être détaché. Généralement, dans un domaine, les gens vont être comme ça, parce que c'est leur domaine, et nous, on vient de là, et on garde surtout ce regard extérieur.

Moïse Vermeil (élèev de 2e année) :

Là, on a pris ensemble par exemple, l'ARTEM Game Lab, qui était un module.

Clémence Fontaine :

Un cours de jeu vidéo. On a une semaine de workshop avec les étudiants des Mines, et on commence à réfléchir à une idée de jeu, une sorte de prototype de jeu, pour le moment, et après, tout le reste de l'année, on revoit les Mineurs, et aussi en travaillant chacun de notre côté, et on crée un jeu vidéo en fait. Les élèves ingénieurs nous apportent des compétences que nous, on n'a pas. Tout ce qui est codage, par exemple.

Moïse Vermeil :

Nous, on est le côté plutôt artistique, graphique, univers, et tout ça, le côté esthétique, on va dire.

Clémence Fontaine :

On essaie de parler un peu la même langue.

Lo Papadatou :

J'étais assez satisfaite des cours et de l'ensemble ici. Au niveau des cours, je pense que c'est très complet et enrichissant.

Clémence Fontaine :

Moi, j'adore en tout cas. C'est vraiment un environnement qui me plaît et que je trouve stimulant.

Moïse Vermeil :

C'est pas scolaire où on a des heures fixes, etc. On peut rester à l'école jusqu'à 23h, minuit, il n'y a pas de soucis, quand on travaille tout le temps.

Élise Sanner :

Ce qui me plaît en école d'art, c'est la liberté, l'ouverture en fait qu'on nous donne. En fait, on en nous ferme pas. On ne nous interdit rien. Quand on aime un domaine, on nous dit : "Vas-y, fonce". C'est 5 années où on peut vraiment aussi se découvrir, savoir ce qu'on aime, savoir qui on est. Cette école, elle m'a fait bondir, dans le sens où elle m'a ouvert. Elle m'a vraiment ouvert sur le monde. Elle m'a donné un esprit critique. Moi, je me suis forgée un esprit critique. Et c'est vraiment ce regard. C'est toujours se dire : "Ben, reste ouvert quoi".