Pour laisser la parole à la jeunesse, nous avons demandé aux élèves de première et de terminale du lycée Balzac à Tours de nous envoyer leurs questions et grâce à l'Onisep, ils nous les ont transmises. Une première question de Caroline.

Moi, j'avais une question pour Harry Roselmack. Que pensez vous de l'évolution de votre métier dans les prochaines années, avec l'arrivée des réseaux sociaux et des médias de divertissement ?
Caroline, c'est une excellente question parce qu'elle est centrale. Je crois qu'aujourd'hui le journaliste est peut être encore plus important qu'hier parce que dans ce nuage de data qui nous parvient des téléphones, des ordinateurs et d'autres supports, des réseaux sociaux notamment, il y a ce qui est de l'ordre de l'information et il y a ce qui n'est pas de l'ordre de l'information, et on a besoin d'avoir de l'information. C'est à dire, cette déclaration, cet événement qui a été traitée avec une déontologie, avec des méthodes, par des gens qui sont des professionnels de ça et qui donnent quand même une forme d'estampille, de gage, de sérieux, de ce qui va être une information versus des gens qui reprennent, qui répètent, qui colportent. Et aujourd'hui, c'est très facile, via un blog via des réseaux sociaux, de faire passer des choses donc le métier de journaliste est hyper important. Et au niveau de l'éducation nationale, il est très important aussi aujourd'hui d'apprendre aux jeunes de faire le tri entre ce qui est de l'ordre de l'info et ce qui n'en est pas.

Harry Roselmack, au delà des diplômes et des études, quelles sont selon vous, les qualités définissant un bon journaliste ?
Le goût des autres… le goût des autres !

La discrimination positive, si elle était mise en place, ne pourrait-elle pas altérer les modalités de recrutement des journalistes ?
La discrimination positive, pour moi, ça ne doit être que l'un des critères du recrutement. Sans doute, et certainement pas le principal, le principal étant la compétence du candidat, son désir et sa volonté de travailler et de faire grandir l'entreprise. Après, c'est vrai que cette question de la diversité des équipes doit, me semble-t-il, rentrer en compte. Mais l'idée ce n'est pas de remplacer, la différence positive ce n'est pas je sors un blanc, je mets un noir ou je mets un Maghrebin, c'est surtout pas ça. Ou une femme, quand je parle de couleur, je parle homme ou femme en l'occurrence. Mais l'idée, c'est vraiment d'avoir une sensibilité et d'accompagner un mouvement de fond qui doit se faire avec détermination, mais sans tout bouleverser, sans tout révolutionner. Donc pour répondre à ce jeune homme, non, ça ne va pas complètement changer les modalités de recrutement des journalistes.