Pour donner du sens aux parcours de formation et pour développer les capacités d'agir des apprenants en situation. Après, selon les contextes, chacun peut avoir ses objectifs propres. Ça peut être pour personnaliser des parcours de formation, ça peut être pour renforcer l'attractivité de sa formation, pour agir sur la motivation des étudiants, mais ce qui est commun, c'est vraiment de donner du sens et de développer les capacités d'agir. Alors après, on me demande souvent, est-ce que ça marche ? Qu'est-ce qui prouve que l'approche par compétence, ça marche ?
L'approche par compétence, ce n'est pas une méthode pédagogique en soi. C'est une manière d'organiser les programmes de formation qui vise à donner du sens aux apprentissages, à les contextualiser. Mais il y a plusieurs manières de faire. Et donc, on ne pourra jamais prouver que l'approche par compétence, ça marche ou ça ne marche pas sur la réussite des étudiants. Mais cette manière de faire, elle s'appuie sur le principe de l'alignement pédagogique, sur les théories de la motivation, sur les pédagogies actives. Et ces approches-là, elles ont été éprouvées par la recherche et elles ont donné des résultats. Donc c'est en s'appuyant sur ces éléments-là qu'on peut dire que l'approche par compétence aide à la réussite des étudiants. Déjà, je dirais que c'est quelque chose qui ne se fait pas en un claquement de doigts. C'est quelque chose qui va prendre du temps. La première étape, c'était donc d'abord d'engager un travail en équipe pédagogique, au sein d'un parcours de formation. Cette équipe, elle peut rassembler des enseignants, des étudiants, des professionnels et même des membres de l'équipe administrative. Mais cette équipe, elle va devoir échanger, partager. L'approche par compétences, ce n'est pas quelque chose qu'on fait tout seul dans son coin, dans son enseignement. D'abord, un travail en équipe pédagogique. Ensuite, l'étape suivante, c'est de se mettre d'accord sur une vision de diplômés, c'est-à-dire sur les compétences qu'ils auront à acquérir au cours de la formation. Une fois qu'on s'est mis d'accord sur ces compétences et sur cette vision du diplômé, on va réfléchir à la manière dont on va organiser le parcours de formation pour entraîner et évaluer les compétences qui ont été identifiées. Et donc là, ça ne veut pas dire qu'on va renier l'apport de connaissances, mais plutôt que complémentairement à une logique de transmission de connaissances, on va créer des situations d'apprentissage authentiques dans lesquelles les apprenants auront à mobiliser leurs connaissances pour agir. Une orientation réussie, je dirais que c'est une orientation qui est d'abord en adéquation avec les envies et les appétences de la personne, avec ses valeurs. Et donc une orientation dans laquelle finalement la personne va s'épanouir. Mais ça ne suffit pas. Je dirais aussi que c'est une orientation qui va être réaliste au regard des capacités et des compétences de la personne. C'est-à-dire une orientation finalement dans laquelle elle aura une chance de réussir, qui ne va pas la mettre en situation d'échec. Enfin, je dirais aussi que c'est une orientation qui va répondre à un objectif qui lui est propre. Pour beaucoup d'étudiants en formation initiale, par exemple, c'est une insertion professionnelle. Et donc, forcément, il faut que cette orientation, elle rende possible cette insertion professionnelle. Pour des étudiants en formation continue, ça peut être une reconversion professionnelle. Et donc là, on attend aussi que cette orientation ait des débouchés. Mais, des fois, ça peut aussi être, dans certains cas, un objectif d'épanouissement personnel, intellectuel ou autre. Mais, en tout cas, il faut que cette orientation réponde à un objectif qui est propre à la personne qui s'y engage.