Je devais 6 ou 7 ans et c'était la partie Egypte au musée du Louvre. C'était les momies, je pense, comme tous les enfants. J'ai toujours adoré les musées. Et depuis que j'ai 10 ans, je veux travailler dans un musée sans savoir vraiment quel métier je voulais faire. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, ça me plaît beaucoup parce que je fais un métier qui est en contact avec le public au quotidien. Ça me permet de toucher le grand public, d'avoir des logiques de démocratisation de la culture aussi, qui sont assez proches de mes valeurs. Et donc, c'est un métier qui me correspond totalement. Moi j'ai fait deux licences, une licence en histoire de l'art et archéologie et puis une licence de lettres modernes, c'était une double licence. Et puis ensuite je suis rentrée dans un master de gestion du patrimoine culturel. J'ai fait un deuxième master de direction de projet artistique et culturel, ce que je fais au quotidien. Au Musée de l'Ordre de la Libération, qui se situe aux Invalides. Après, c'est le propre de ce métier, c'est ce qui est intéressant, c'est qu'en fait, on peut changer de sujet. Je suis passée d'un musée qui parlait de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale à un musée qui parlait de Notre-Dame, donc c'est des choses qui touchent les Français d'une manière assez différente, mais qui tient quand même au patrimoine, au relais de mémoire aussi,  c'est quelque chose qui m'anime. Je considère que mon métier, c'est un métier de passeur de paroles. Quand j'étais adolescente, moi j'ai grandi en Province, dans une petite ville de Provence. C'était des métiers qui me semblaient assez loin parce que tout est centralisé à Paris, ce sont des secteurs bouchés et c'est assez décourageant en fait. Moi je pense que je dirais que le plus important c'est de faire ce qu'on a envie de faire, de ne pas écouter les gens qui nous disent qu'on n'y arrivera pas parce que c'est bouché.