Du Bac Pro au BTS : Blasés ou relancés ? - OnisepTV : l’information pour l’orientation en vidéo
Du Bac Pro au BTS : Blasés ou relancés ?
Orientation
De base, je ne suis pas trop école, je n'aime pas ça. Ce sont des élèves qui ne sont pas forcément en réussite scolaire, pour la plupart. En sortant de troisième, je voulais quelque chose pour ensuite travailler. Ils n'ont pas spécialement envie de se projeter sur des années d'études supérieures, de se dire qu'ils sont encore là pour cinq ans. Parce que rester derrière une table, assis sur une chaise et apprendre pendant huit heures par jour, je trouve ça débile. Forcément, sur certaines choses, il y en a besoin, mais après, sur d'autres... Est-ce que nous, déjà, nous appréciions, à l'époque, d'être pendant huit heures toute une journée ? Ce n'est pas évident de demander à des jeunes comme ça de se concentrer autant. Heureusement, certains de ces élèves-là changent de façon de voir les choses et la découverte de l'atelier, par exemple, leur permet de se rendre compte, de les revaloriser. Moi, si je suis parti en voie professionnelle, c'est parce que, justement, je ne fais pas que de l'école. Je faisais 6 heures d'atelier, j'apprenais, mais c'était du manuel, donc c'est quelque chose pour moi qui est essentiel pour apprendre. Ils sont capables de faire des choses dont ils ne se soupçonnaient pas capables. Certains élèves aussi sont revalorisés par les matières générales, là où ils ont toujours été en échec au collège, où parfois on a des élèves qui nous regardent avec les yeux brillants en disant Madame, c'est la première fois que j'ai la moyenne en maths. Donc tout ça, ce sont des petites choses qui les font avancer et qui nous font avancer aussi. On n'arrive pas en bac pro parce que... Enfin, c'est pas parce qu'on arrive plutôt de bac pro qu'on n'a pas de capacités dedans, ça. On peut être en situation d'échec au collège, aller en bac pro et pour autant retrouver de nouvelles ressources, nouvelles volontés pour réussir quelques années plus tard. Tout n'est pas perdu. Actuellement, si c'est possible, j'essaierai de partir dans une licence.
Nous abordons ici le paradoxe principal de la plupart des lycéens professionnels qui ont à l'issu du collège une faible appétence scolaire, et qui malgré tout, souhaitent poursuivre trois ans plus tard en études supérieures. La partie professionnelle et l'atelier ont relancés une partie de ces jeunes qui rejettent plus la façon d'apprendre traditionnelle que le savoir en tant que tel.
Vidéo publiée en juillet 2013